Interrogations persistantes autour de la reprise de Kem One

[ACTUALISÉ] - Les dossiers de reprise de Kem One ne sont pas bouclés. Un nouveau report de l’audience du tribunal de commerce de Lyon (Rhône) pourrait être décidé. Ces incertitudes inquiètent les salariés et les syndicats qui pourraient voter le blocage des unités de production du groupe chimique.

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Interrogations persistantes autour de la reprise de Kem One

Actualisation : Les salariés de Kem One ont voté à l'unanimité la grève et le blocage des cinq sites de production, ont annoncé les syndicats à l'AFP en fin de journée. "Au cours des assemblées générales sur les sites de Kem One en Paca et Rhône-Alpes, il a été décidé d'appeler à la grève dès mercredi matin, avec occupation et blocage des usines, jusqu'à ce que les conditions suspensives (aux projets de reprise, ndlr) soient levées", a déclaré à l'AFP Jérôme Guillemin, secrétaire CGT du comité d'entreprise du site de Saint-Fons (Rhône).

La tension monte autour de la reprise de Kem One. Les organisations syndicales CGT, FO, CFDT, CGC ont appelé les salariés à se réunir en assemblée générale le 10 décembre sur tous les sites de Kem One "en vue de statuer sur un blocage des unités de production". Dans leur ligne de mire, Arkema, Total, EDF et l’Etat dont ils attendent un "engagement ferme" par rapport à la reprise du groupe de produits vinyliques.

Lors de la réunion du comité central d’entreprise, le 9 décembre, l’administrateur judiciaire, Maître Bruno Sapin, a informé les représentants des salariés que certaines conditions suspensives, indispensables à l’aboutissement des plans de reprise du groupe chimique, n’étaient toujours pas levées. En particulier, les négociations sur le contrat d’éthylène et sur le prix de l’électricité achoppent avec Total et EDF. Des dettes fiscales et sociales restent en suspens, notamment celle de l’Urssaf qui souhaite récupérer les sommes qui ne lui ont pas été versées depuis mars.

De nombreuses incertitudes sur les projets de reprise

Les projets de reprise présentés par la société d’investissement OpenGate et l’industriel Alain de Krassny comportent encore des zones d’ombre. OpenGate a annoncé vouloir verser 20 millions d'euros en capital mais n’a toujours pas fourni de lettre d’une banque garantissant cet apport. La société d’investissement s’est également engagée à obtenir 50 millions d'euros de crédit supplémentaires mais la réalisation de cet engagement ne se révèle pour l’instant qu'une simple opération d’affacturage. Ce qui modifie l’économie de son projet de reprise. Les 5 millions d'euros de capitaux annoncés par Alain de Krassny sont, eux, garantis par une banque autrichienne. Une autre incertitude concerne le niveau de l’EBIDTA évalué à 40 millions (minimum) pour asseoir l’avenir de l’entreprise sur de bonnes bases. Il ne serait pas atteint et serait plus proche de 20 millions d'euros.

Responsabilité de Total

Toutes ces interrogations douchent les espoirs des salariés et des syndicats. "Si la reprise de Kem One échoue, Total sera en grande partie responsable de ce gâchis industriel, estime la CFDT. Arkema devra répondre devant la justice de la défaisance sociale des 1 300 salariés de Kem One SAS mais aussi des 12 000 emplois qui vont être supprimés par effet domino."

De son côté, le préfet de la région Rhône-Alpes, Jean-François Carenco reconnaît que "la levée d’un certain nombre de conditions n’est pas formalisée". Tout en comprenant les inquiétudes des organisations syndicales, il regrette le blocage des unités de production tel qu’il est envisagé. Une telle action serait, selon lui, "de nature à inquiéter fortement des repreneurs de très bonne volonté". Il réaffirme "sa confiance et sa conviction que l’engagement de tout le gouvernement sur ce dossier permettra de trouver dans les temps une solution et de sauver Kem One, ses salariés, et de conforter la chimie du sud-est de la France".

Dans l’attente des ultimes négociations, le préfet a demandé au président du tribunal de commerce de Lyon un report d’une semaine de l’audience relative à la reprise du groupe Kem One, déjà décalée au 12 décembre. Reprise qui englobera aussi les activités aval : on a appris en effet le 9 décembre au soir que Gary Klesch, propriétaire actuel du groupe Kem One, avait signé un protocole pour les céder au futur repreneur.

Vincent Charbonnier

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