L'e-commerce et les places de marché
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Sommaire
RETOURS GAGNANTS POUR SAP ET PEOPLESOFT
e-commerce
Vente en ligne LE DILEMME DES MARQUES
Relation Client L'"e-mail marketing" pour PME
Itipi : Tester la montée en charge de sites web
Covisint dopé par le soutien de PSA Peugeot Citroën
e-commerce
Créer son catalogue en ligne
Mieux vendre grâce aux jeux
Troquer ses surplus en ligne
Investissements industriels
Places de marché : Industry Suppliers en panne de financement
Location : Du logiciel aux services Web
Investissements industriels
Places de marché : pas facile de trouver le bon modèle
La signature électronique sur la ligne de départ
Ariba chasse sur les terres d'i2
Industrie
Comment acheter sur les places de marché
Investissements industriels
Internet : qui trouve encore des capitaux ?
Investissements industriels
Usinor, Rhodia, Schneider et TMM, ensemble sur le Web
Les enchères en ligne sous la coupe d'Ebay
De nouveaux outils pour sécuriser les paiements sur le net
Des cybermarchés sur les intranets
L'essor des ventes sous marque blanche
e-commerce
Pixibox mise sur les coupons virtuels
XML, langage phare de l'e-business
FreeMarkets tente d'associer conseil et enchères en ligne
Les tendances s'affichent sur le Net
Investissements industriels
KoobuyCity Rien ne sert de courir...
Pepsi remporte la bataille de la soif
Un cybermarché dédié aux fournitures
e-commerce
Places de marché : veiller aux garanties
Technos et Innovations
Ariba dopé par l'essor des places de marché
Renault veut communiquer on line
La location d'applications peine à décoller
WelcomeOffice met les fournitures de bureau en ligne
Commerce
Jacquet Industries mise sur l'e-commerce
Séduire les seniors
CanalCE.com cible les CE
Premières difficultés pour Priceline
Investissements industriels
Un procès à défaut de stratégie Internet
Le nouvel espéranto du Web
L'e-printing veut séduire les PME
La confiance dans l'Internet passe par des normes spécifiques
Agro
Les industriels de l'agroalimentaire s'affrontent sur le Net
Technos et Innovations
Places de marché : Qui sera le leader du 'B to B' ?
Un standard à vocation universelle
Telemarket tire profit de son expérience du Minitel
Orange Art mise sur le "B to B"
Auchan se lance, Carrefour lève le pied
Commerce
L'e-commerce adopte les mini-messages
Éco - social
La saga d'Amazon continue avec la vente de voitures
Une place de marché au secours des CE
Les 'Beenz' à l'assaut du Web
Jouer, gagner, acheter
De nouveaux initiateurs d'achats
Technos et Innovations
Les Webcoupons s'échangent
Textile - Habillement
Le textile dopé par Internet ?
L'immobilier muscle son offre
Se former en ligne
SAP en pleine période de transition
Investissements industriels
Invensys sauve Baan de la faillite
Assurer ses transactions
Commerce
Chimie : Création d'une nouvelle plate-forme d'e-commerce
Sécurité : Certifier pour acheter en toute sécurité
Investissements industriels
Les premiers développements de l'" e-chimie "
Déstocker sur Internet
Commerce
Les marchés entrent dans l'ère de l'e.commerce
Commerce
E-commerce : Choisir son système de paiement (07 novembre 2001)
La " révolution Internet " provoque une forte rupture culturelle
Commerce
La Carte bleue perd son crédit
Produits culturels
Commerce
e-Commerce en France
Des robots pour comparer
Equipement de sécurité
Se prémunir contre les risques de piratage
Indicateur : Le bond en avant du capital-risque
Consommation
Biens de consommation
Les systèmes communiquent grâce à Iona
Informatique
Informatique : Sage mise sur Ubiquis pour gagner Internet
Le B-TP tisse sa toile
Investissements industriels
Internet envahit la mécanique
Investissements industriels
Achats : Les concurrents surfent sur les mêmes pistes
Investissements industriels
Internet rebat les cartes de la logistique
Commerce
Commerce électronique : Toujours plus de ventes en ligne
Investissements industriels
Acheter ou vendre son électricité : tout va bouger
Le prix de la fidélité
Flexicom multiplie les devises
Commerce
Trintech, pionnier du m-Commerce
Baltimore Technologies, l'expert en sécurité
Les constructeurs se cherchent un modèle Internet
Profiter de l'affiliation
e-commerce
Internet : Premier avertissement sans frais
Les clients parlent aux clients
Investissements industriels
Moins de casse, mais de nouveaux risques
Un profil universel des internautes
Dans le creux de la vague
Télécoms
L'accord Vivendi-Vodafone décrypté
Commerce
BEA Systems le 'plombier' de l'e-commerce
Le langage XML décloisonne l'informatique
Alaxis adapte son offre à l'internaute
Internet se paie Hollywood
Le Web fait sa publicité
Investissements industriels
La Poste : Gros défis, petits moyens
Autodesk se refait une santé sur Internet
Technos et Innovations
Intégrer la biométrie
L'industrie passe à l'ère post - PC
Investissements industriels
Quand les industriels jouent les capital-risqueurs
Année test pour l'e-Noël
Investissements industriels
Le pari de l'explosion des services sur les mobiles
Rassembler pour moins payer
Les cartes à puce de seconde génération en pleine effervescence
La Fnac à fond sur le Web
L'Hexagone et le 'New Age'
Le Web s'immisce partout
Investissements industriels
SAP joue son avenir sur Internet
Le 'B to B' fait son marché
Commerce
Quels transporteurs pour l'e.commerce ?
Trois manières d'organiser et de gérer ses flux
Transports et logistique
Quelle logistique pour les achats en ligne ?
Technos et Innovations
Un bureau virtuel sécurisé
PPR se dote d'une filiale Internet
Investissements industriels
Thomson Multimédia Les clés du redressement
Parer aux trous de mémoire
Commerce
La Poste s'adapte au commerce en ligne
Les réseaux d'affiliés stimulent les ventes
Des sites et des chartes
La signature électronique bientôt reconnue
Sun joue la carte de la gratuité sur Internet
Les sites veulent rassurer les internautes
Investissements industriels
Créer son business avec Internet
Investissements industriels
Pluie d'euros sur les entreprises Internet
Les trois défis Internet de Compaq
Internet : la cryptologie en voie de libéralisation
Investissements industriels
Sophia-Antipolis en quête d'un nouveau souffle
Une boutique virtuelle en kit et en ligne
Les nouveaux risques informatiques
La nouvelle poule aux oeufs d'or
Imediation 'booste' la cyberdistribution
Commerce
Les réseaux anticipent l'explosion du commerce électronique
Des services sur les téléphones portables
Porte-monnaie électronique : vers une standardisation
Commerce
SAP se lance dans le commerce électronique
Auto
Automobile : Les constructeurs européens accélèrent sur le Web
Comment Internet bouleverse l'industrie de la musique
L'Internet gratuit fait ses premiers pas en France
Commerce
Un standard pour le commerce électronique
Commerce
La voix du commerce électronique
Les certificats numériques arrivent en France
Des labels de confiance
On connaissait la " supply chain ". On va découvrir l'" e-chain ". Avec l'annonce d'alliances entre constructeurs d'automobiles, distributeurs ou encore chimistes pour s'approvisionner en ligne, c'est toute la gestion des flux qui va changer progressivement de physionomie. Il s'agit désormais de migrer vers un immense réseau ouvert sur l'extérieur et piloté à plusieurs. Bref, les nouveaux modes d'achat que lancent ensemble Ford, GM et DaimlerChrysler, mais aussi Carrefour et Sears, ou encore BP Amoco, ICI, DSM et BASF, vont bouleverser les règles de la logistique. Les majors du secteur l'ont compris. Sans savoir précisément quelle organisation finira par s'imposer, ils ont senti le vent tourner aussi bien dans le commerce entreprises à entreprises (" B to B " ) que dans celui des entreprises avec les particuliers (" B to C " ) (voir " L'U. N. " n° 2707 du 28-10-1999). Du coup, ils ont décidé de se muscler pour être prêts au décollage de la nouvelle économie. Ainsi, le 10 novembre dernier, le groupe américain de transport express UPS (United Parcel Service) réussissait une entrée fracassante à Wall Street. Valorisé près de 350 milliards de francs, les marchés boursiers ont considéré cette valeur comme l'une des clés de voûte du commerce électronique. Le géant américain (27,05 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 1999 et 883 millions de dollars de bénéfice net) est bien décidé à jouer de sa nouvelle puissance financière pour conquérir l'Europe. Face à lui, la Deutsche Post opère elle aussi une fulgurante montée en puissance. Le 15 novembre, la Poste allemande a élargi son offensive au marché américain avec l'achat d'AEI (Air Express International), devenant le premier transporteur de fret aérien dans le monde. Avec un chiffre d'affaires de 55 milliards de deutsche Mark en 1999 et un bénéfice net de près de 2 milliards de deutsche Mark, elle s'apprête à entrer en Bourse en octobre prochain sous un nouveau nom, Deutsche Post World Net. Ce qui en dit long sur ses ambitions dans l'e-commerce. Optimiser flux physiques et flux d'informations Concrètement, quels enjeux se cachent derrière ces alliances et ces acquisitions ? En " B to B ", il s'agit, grâce et par Internet, d'optimiser les achats, l'approvisionnement, le stockage, et la distribution. Même chose en " B to C ", avec un maillon supplémentaire et hautement sensible : la livraison à domicile. " Quand un industriel confie sa marchandise, il stresse. Internet est un outil fabuleux pour répondre à son inquiétude, en le renseignant en temps réel sur la livraison ou la gestion des stocks. Seuls quelques opérateurs du transport et du stockage savent le faire. Désormais, la valeur ajoutée d'un logisticien, c'est son système d'information ", expose Eric Mamy, directeur informatique de Cat Logistique, filiale de Renault. L'illustration la plus parlante ? Le suivi en temps réel des marchandises (" tracing " et " tracking "). " Dans le monde actuel de l'e-business, les informations relatives à un colis sont devenues aussi essentielles que le colis lui-même ", estime Ross McCullough, vice-président du marketing et du commerce électronique chez UPS. Nombre de transporteurs proposent d'ores et déjà des solutions de tracing-tracking sur leurs plaquettes commerciales. Mais elles sont mises en oeuvre avec des degrés de sophistication très variables. La plus répandue reste encore l'étiquette avec code à barres. " Le tracing total en temps réel est une opération qui peut sembler évidente, mais qui est loin d'être opérationnelle. En effet, elle suppose une organisation très pointue et des quais équipés en système de mécanisation avec un enregistrement des données sur support informatique ", explique Alain Borri. Le commissionnaire et organisateur de transport Schenker-BTL a été l'un des premiers à permettre à ses clients de suivre leurs colis sur Internet à partir du simple numéro de commande. Ce groupe européen à capitaux allemands offre aujourd'hui une traçabilité complète et un système d'information aussi bien sur route que sur mer ou dans les airs. " Un gars au Mexique peut proposer en temps réel un tarif Blois-Paris et régler immédiatement toutes les opérations de transport, douane comprise ", explique René Moebel, le président de la filiale française. Aujourd'hui, les intégrateurs comme FedEx, DHL, UPS ou TNT Express se sont tous mis à proposer ce service sur Internet. Maillon supplémentaire dans le suivi des colis en temps réel : l'information sur la livraison. " En général, un industriel apprend que l'opération s'est mal passée parce que le client râle. Avec Internet, il a tout de suite l'information par son prestataire et peut réagir en cas de problème ", explique Vincent Fontaine, directeur grands comptes de Hays Logistique France, qui a mis en place un tel système de retour d'information pour les livraisons (voir page 47). Sans compter que cette information peut permettre à un industriel de gérer le taux de service par enseigne et de le faire valoir à son distributeur. Redoutable ! Alors, à quand les chauffeurs reliés directement par Internet à partir de leur PC en cabine ? Aux Etats-Unis, la moitié des routiers sont déjà équipés. En France, ils s'y mettent lentement. Des groupes comme Giraud ont commencé à doter leur flotte d'informatique embarquée communicante. Mais, dans la plupart des cas, les chauffeurs font encore le point par téléphone avec leur agence, qui, à son tour, informe le client, et seulement quand le chargeur en fait la demande. A trop tarder à s'équiper, ils risquent fort de décevoir les grands donneurs d'ordres. " Nos exigences vont augmenter, prévient Patrick Piessen, directeur des centres de distribution d'Estée Lauder, à Oevel, en Belgique. Nous aimerions pouvoir prévenir nos clients en cas de retard. Un retour d'information systématique sur les livraisons nous permettrait de réagir immédiatement en cas d'incident. " Des données partagées en même temps par les acteurs D'ores et déjà, un prestataire comme DHL a compris tout l'intérêt qu'il pouvait tirer d'une bonne circulation de l'information. L'intégrateur va jusqu'à gérer par Internet le service après-vente de son client Hewlett-Packard. En cas de problème sur un matériel, l'utilisateur est directement en relation avec DHL. Selon le type de panne, le prestataire gère la destination du produit. Un code d'accès sur Internet permet alors au client de Hewlett-Packard de savoir où en est sa réparation. " Avant, les clients du constructeur nous téléphonaient. Aujourd'hui, le centre d'appels de Hewlett-Packard sert à autre chose ", explique Lucienne Comble, directrice de la logistique chez DHL. Une telle logique préfigure le fameux " B to B to C ", où le prestataire prend en charge la logistique du client de son client. Pas de doute, l'" e-supply chain " est sur les rails. En s'échangeant par le fil invisible d'Internet les mêmes informations et - chose nouvelle - les mêmes données, les industriels, leurs fournisseurs et leurs distributeurs vont travailler dans une communauté étendue. Exemple : la prévision des ventes pourrait être partagée en même temps par tous les acteurs concernés, du distributeur jusqu'au fournisseur. Alors qu'avant chaque maillon répercutait l'information au maillon suivant, par les moyens du bord, sachant qu'il est toujours difficile de faire dialoguer deux systèmes informatiques entre eux. " La révolution économique est là ", estime Norbert Cohen, directeur associé au cabinet PEA, spécialiste du " supply chain management ". Déjà, TotalFina a conçu un portail d'accès où ses partenaires commerciaux, ses distributeurs et ses principaux clients passent leurs commandes et vérifient leurs factures en temps réel. Par le biais d'un ERP (" enterprise resource processing ", progiciel de gestion intégrée), la commande est traitée en moins d'une minute et peut être suivie jusqu'au chargement de la marchandise. Avec Internet, toute forme d'alliance et de communauté devient possible. A condition, bien sûr, que chacun veuille bien jouer le jeu de la transparence. Or c'est encore loin d'être le cas. " Nombre de clients ne nous donnent pas toutes les informations qui permettraient d'être parfaitement performants. Alors, vous savez, Internet... ", soupire un logisticien. Grossière erreur ! " Si le logisticien dispose des informations et les redistribue en temps réel, cela peut produire beaucoup de valeur ajoutée derrière ", souligne Alain Borri, directeur e-commerce chez Mory. Utopie ? Canon Computer Systems (CCSI), qui commercialise des imprimantes, a d'ores et déjà fondé toute sa stratégie e-business sur une solution de collaboration logistique intégrée. Celle-ci comprend le système de gestion logistique-transport-distribution de i2 Technologies ainsi qu'un Extranet dédié aux distributeurs. Fondée sur un environnement Web, elle renforce la collaboration entre Canon, ses fournisseurs et ses clients directs. Le système va jusqu'à définir le mode de conditionnement, l'agencement des palettes, le transporteur recommandé, la date de livraison prévue et le coût prévisionnel pour chaque chargement. Autant d'informations relatives aux commandes, produits et cargaisons, partagées entre tous les intervenants. L'été dernier, le système a intégré les systèmes de gestion de commandes et d'entrepôts existants. Résultat : une planification complète des livraisons et, bientôt, un suivi du cheminement des produits à partir des usines d'Asie jusqu'aux docks de Seattle, puis, via le centre de distribution d'un transporteur express à Memphis, jusqu'aux détaillants sur tout le territoire des Etats-Unis. " Les données concernant le transport seront intégrées à l'Extranet de façon à permettre aux clients de Canon de suivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept le cycle d'acheminement de leurs commandes ", explique-t-on chez Cambridge Technology Partners, société de consulting et d'intégration de systèmes, qui a aidé Canon dans la démarche et sa mise en oeuvre. A court terme, la création de portails " B to B " et la migration sur le Net d'activités comme les achats vont permettre d'organiser les approvisionnements en fonction du point géographique le plus judicieux. " Nous pourrons déclencher la sortie du stock le plus proche du lieu de livraison ", explique Jean-Christophe Rey, directeur général de TNT Express. Déjà, DHL a positionné 120 entrepôts stratégiques sur la planète. Ils offrent, via Internet, une visibilité totale sur la position des stocks. " On sort la pièce en fonction de la commande et du contrat passé entre notre client et son client ", précise Lucienne Comble, directrice de la logistique. Alors qui, dans ce secteur extrêmement atomisé, sera le mieux à même de piloter l'ensemble ? " Nous ", répondent en choeur les spécialistes du transport express. Leur fonction d'" intégrateur " (ils offrent une prestation gérée par leurs propres moyens de bout en bout) les place effectivement en position de force. Leur puissance financière et la taille de leur réseau mondial aussi. " Nous possédons déjà les deux compétences : transporter et gérer les flux d'informations ", assure-t-on chez FedEx. " Il y aura trois ou quatre acteurs pour 80 % des flux mondiaux ", prédit de son côté Jean-Christophe Rey, directeur général adjoint de TNT Express, filiale de la Poste néerlandaise, TPG. Sentant venir le vent d'une mondialisation croissante, celle-ci a été la première à acheter un spécialiste du transport express en décembre 1996, puis un logisticien italien, Technologistica, et un expressiste français, Jet Services. Depuis, sa consoeur allemande a mis les bouchées doubles. En moins de dix ans, la Deutsche Post a déboursé plus de 40 milliards de francs dans l'achat de sociétés de transport et de logistique en Europe. Redoutable, elle possède aujourd'hui toute la palette des compétences : de l'express (avec DHL) à l'organisation de transport et à la logistique (avec Danzas), en passant par la messagerie (Ducros Services rapides) et la livraison à domicile (son réseau postal), elle est présente aussi bien dans le " B to B " que dans le " B to C ". Et ce, quels que soient le poids ou le volume des envois, leurs destinations ou leur degré de préparation logistique. Reste pour elle à mailler toutes ces compétences et à prouver son savoir-faire en matière de systèmes d'informations. Or il n'est pas certain qu'un logisticien, aussi puissant soit-il, sache le faire tout seul ! Selon le cabinet Gemini Consulting, les éditeurs de progiciels et tous les spécialistes des systèmes d'information vont devenir rapidement incontournables. " Car ils sont en mesure de remonter la chaîne de l'information vers l'amont, en interconnectant les sytèmes ERP des chargeurs, fournisseurs, clients et prestataires logistiques. Cette formule peut être séduisante pour les professionnels du transport, car elle leur permet d'anticiper et de gérer leur activité au plus juste, tout en externalisant partiellement une fonction informatique de plus en plus lourde à maîtriser ", expose Jean Luccioni, vice-président et responsable du secteur fret chez Gemini Consulting. Signe des temps, UPS s'est associé à Oracle, deuxième éditeur mondial de logiciels, pour développer un système de gestion des expéditions intégré, permettant aux entreprises de suivre le processus du traitement de leurs commandes en temps réel sur le Net. De son côté, TNT Express a signé un accord de principe avec Descartes Systems Group, éditeur de logiciels spécialisés en logistique. Il porte sur une licence mondiale d'utilisation de " DeliveryNet.log ", portefeuille de solutions de gestion de la chaîne logistique permettant de créer un réseau sur le Web pour chaque client. FedEx a, quant à lui, signé avec SAP. Mais alors, ces grands intégrateurs ne redoutent-ils pas la mainmise des éditeurs ? Non ! Ils savent qu'une fois équipés de logiciels hypersophistiqués, leurs clients seront plus captifs. " Nos gros clients sont assez intégrés avec nous pour ne pas avoir envie de faire gérer leur relation commerciale par un intermédiaire ", estime Lucienne Comble, chez DHL. Les éditeurs de progiciels entrent dans la danse Chez les grands prestataires logistiques, on n'est pas loin d'avoir la même approche : " L'avenir de notre métier passera par notre capacité à mettre autour de la table plusieurs acteurs pour notre client ", estime Xavier Urbain, président de Hays Logistique Europe. Sa seule crainte ? Etre pris de vitesse : " Avant, nous avions deux ans pour mettre en place des systèmes. Aujourd'hui, trois mois ", poursuit ce dirigeant. Dans l'immédiat, son groupe s'appuie sur une filiale spécialisée dans les systèmes d'information, DSIA. Mais il n'exclut pas des alliances avec des compagnies de software. De son côté, le messager Mory va annoncer à la SITL, le 14 mars, la création d'un joint-venture avec Elit, éditeur de logiciels spécialisés dans le transport. De façon à pouvoir " vendre la prestation d'information au même titre que celle du transport ", explique Alain Bréau, le président de Mory. Objectif : offrir l'ensemble de la chaîne du traitement logistique adaptée au Web, du" clic " de la commande jusqu'à la livraison chez le client. " Nos gros contrats, nous les gagnons aujourd'hui grâce à nos compétences en système d'information ", précise Alain Borri, directeur e-commerce de Mory. Mais, attention ! La compétition avec les éditeurs pourrait être rude pour des acteurs restés nationaux. Car les spécialistes des progiciels logistiques ont bien l'intention de faire valoir leurs compétences en devenant le point de passage obligé des professionnels du transport. Manugistics, fournisseur de solutions de supply chain management, vient de signer un contrat d'hébergement avec la société Northern Santa Fe Corp, prestataire de transport et logistique, pour la création d'une communauté FreightWise Inc., embryon de place de marché dédiée aux prestataires de services " transport " et " logistique ". Les grands professionnels du secteur transport et logistique ne semblent pas encore s'émouvoir de ces annonces. " Concevoir un ERP est une chose. Piloter concrètement une chaîne logistique en est une autre. Nos clients ne s'y tromperont pas ", assure, confiant, un logisticien. Vincent Fontaine, chez Hays Logistique, ne partage pas ce bel optimisme. " Les logisticiens et les transporteurs qui n'auront pas des systèmes d'information ultraperformants ont du souci à se faire. " Or, ils ont encore du mal à percevoir la différence entre EDI et Internet. " Avec l'EDI, on échange des informations ; avec Internet, on les partage. Internet est un moyen formidable pour tous les petis intervenants qui n'ont pas les moyens de faire de l'EDI. Impossible d'installer une station avec un client qui fait trois colis, c'est trop cher. Avec Internet, un petit prestataire peut optimiser ses moyens de transport et offrir de nouveaux services à ses clients ", expose Norbert Cohen, directeur associé du cabinet conseil PEA, spécialiste du supply chain management. Le " hic ", c'est que la philosophie d'Internet a encore du mal à passer. Selon une étude de l'Observatoire du véhicule industriel, le monde du transport français est le secteur le moins connecté : 48 % des entreprises, contre 67 % dans l'industrie ; 17 % seulement des PME disposant d'un site Web ! Plus inquiétant, seules 38 % des entreprises de transport estiment que l'Internet peut les aider dans les relations avec les clients et fournisseurs. Pis encore, 30 % des PME du secteur pensent qu'Internet ne leur servira à rien. " Je ne me sens pas concerné. A quoi sert de savoir où en est la commande si on ne peut pas résoudre le problème ", soupire Gilles Menotti, dirigeant de Lomatrans, une PME de prestation logistique. Triste bilan. Alors que, aux Etats- Unis, 25 % des transporteurs réalisent leurs transactions sur Internet et 70 % des responsables de société de transport surfent régulièrement sur le Web, en France, les places de marché transport et logistique commencent à peine à émerger (voir le site de " L'Usine Nouvelle "). Alarmant ! Faute d'investir dans le nouveau métier de gestionnaire d'informations et de développer des partenariats ou d'offrir des services sur le Web, les spécialistes du transport et de la logistique risquent fort de devenir de simples sous-traitants. Les enjeux de pouvoir sont tels que les nouveaux entrants auront tôt fait de vouloir gérer la supply chain de leurs clients. UN REPOSITIONNEMENT STRATEGIQUE SUR TOUTE LA CHAINE Les intégrateurs jouent les méga-alliances Deutsche Post-Lufthansa : un titan en Europe, aux ambitions mondiales. Sa puissance financière (2 milliards de deutsche Mark de bénéfice net) et ses compétences sur toute la chaîne logistique en font l'acteur le mieux placé et le plus redouté. Son offre globale " e-commerce " était d'ailleurs la première sur le marché à l'été de 1999. Le 22 février, le " Financial Times " annoncait une alliance entre la Deutsche Post et Lufthansa Cargo, aussitôt démentie en Allemagne. Une coopération reste toujours possible, les deux sociétés détenant chacune 25 % du transporteur express DHL, grand concurrent européen des deux américains UPS et FedEx. Les logisticiens tissent des partenariats Le métier des logisticiens change : à la gestion des flux physiques s'ajoute celle des flux d'information. La mise en réseau de tous les acteurs d'une même chaîne via Internet leur apporte l'opportunité de piloter l'ensemble. Seront-ils assez armés ? Il est trop tôt pour répondre à cette question. Les plus dynamiques rassemblent leurs forces informatiques et songent à des partenariats avec des éditeurs de progiciels. L'" e-chain " est lancée ! Le transport routier cherche ses marques Faute d'investir à temps dans les nouvelles technologies, les transporteurs sont menacés de devenir des exécutants. Leurs clients attendent cependant une traçabilité sans faille de leurs envois et un renseignement fiable sur les livraisons. Le moyen d'y parvenir à moindre coût pourrait être de mutualiser leurs offres sur les places de marché qui se créent sur le Web. Dans tous les cas, ceux qui ne possèdent aucun moyen physique auront plus de facilités à monter de telles plates-formes que les gestionnaires de flottes et d'entrepôts. TNT Express tisse sa toile dans l'e-commerce Jouant l'effet d'annonce cher à Internet, l'intégrateur néerlandais TNT dévoilera le 14 mars, pendant la SITL, son offre e-business. Comprenant qu'il lui faut se positionner sur les deux composantes du Net, le marché entreprise à entreprise (B to B) et celui des entreprises vers les particuliers (B to C), il propose deux modules. Le premier, baptisé e-professional, s'adresse aux entreprises pour gérer leurs flux d'informations. Et e-chain s'adresse aux webmarchands, avec une prise en charge complète de leur processus logistique, de la commande jusqu'à la livraison chez le client. Dans tous les cas, le client obtient un numéro de référence unique. Rien d'évident, quand on sait que, habituellement, il existe, d'une part, un numéro d'identification pour la commande, et un autre, appelé numéro de LTA (lettre de transport aérien) identifiant le transport. Un seul et même numéro implique donc de savoir gérer la référence du client en temps réel. Un véritable " tracing and tracking " effectué grâce et par Internet. Parallèlement, des moyens physiques dédiés à l'e-commerce ont été mis en place : une plate-forme de 2 500 mètres carrés inaugurée en juillet dernier près de Lyon stocke, traite et expédie uniquement les ventes en ligne des sites marchands. Deux avions décollent de Lyon quotidiennement pour rejoindre le hub de Liège, où les colis sont réintégrés au système express de TNT. Un stock, que TNT qualifie de " stratégique ", qui traite aujourd'hui 300 à 400 références. A toutes ces nouvelles offres correspondent, enfin, deux tarifications : " e-start-up " pour les commercants du Web débutants qui veulent accéder à l'express et " e-run " pour ceux qui montent rapidement en puissance en termes de volume d'expéditions B to B ou B to C Hays se lance dans la e-livraison Loin de toutes les annonces " stratégiques " qui fleurissent autour de la toile, le prestataire Hays Logistique fait de l'Internet un outil concret qui permet d'améliorer le service délivré à ses clients, mais aussi aux clients de ses clients - en l'occurrence, la grande distribution. Son nom de code : Web BL, pour " bon de livraison ". Hays Logistique est parti d'un constat simple, mais essentiel : l'acte de livraison est le chaînon qui fait que le client sera satisfait ou non. Et c'est justement à ce niveau que, aujourd'hui, l'information est la moins bien maîtrisée et où la probabilité d'incidents et de non-qualité demeure la plus forte (facturation erronée, litiges, problèmes de tarification, gestion du SAV...) De quoi s'agit-il ? Le chauffeur appelle à l'aide d'un téléphone portable un serveur informatique vocal et lui confie toutes les informations sur la livraison qu'il vient d'effectuer et les incidents éventuels. Le serveur remonte alors automatiquement l'information et l'envoie par e-mail à une liste de diffusion convenue avec le client. En cas de problème, le système permet de déclencher immédiatement une action correctrice. Ensuite, lorsque le chauffeur rentre à sa base, les bons de livraison émargés sont scannés, et leurs informations contrôlées. " Cela permet de former les chauffeurs à une démarche encore très nouvelle pour eux. Et d'envoyer également au client, par Internet, une image du bon de livraison en temps réel, qu'il peut imprimer ", explique Vincent Fontaine, directeur grands comptes. Un système, qui selon lui, va aider à faire baisser le nombre de litiges, optimiser les process administratifs et améliorer le taux de services au client. TLF veut convaincre ses clients de la vertue du net Le dédouanement en ligne, c'est possible depuis janvier dernier sur Setas.net. Ce site permet aux commissionnaires en douane de se connecter sur le système douanier français (Sofi) à partir d'un simple PC et d'un navigateur. Une solution simple, sûre et peu coûteuse (150 francs par mois avec la hot line) pour accéder à toutes les informations actualisées et établir en ligne tous les documents nécessaires à la déclaration en douane. " Si l'on possède tous les éléments à l'avance, il est même possible de dédouaner la marchandise avant qu'elle ne bouge ", fait valoir Anne Sandretto, responsable des nouvelles technologies au sein de TLF, la fédération des entreprises de transport et logistique de France (4 500 adhérents). La jeune femme a monté le site et n'entend pas en rester là. Désireuse de faire adhérer au Web toutes les PME du secteur, elle travaille actuellement à un outil de traçabilité logistique sur Internet, de la commande jusqu'à la livraison, en passant par le paiement et la gestion des stocks. Les clients des prestataires pourront eux aussi savoir à tout moment où se trouve la marchandise. Alain Borri : Un e-logisticien chez Mory Le Net, il y croit dur comme fer ! Ce logisticien de 31 ans a monté à son compte, en août 1998, un site d'information qu'il a judicieusement baptisé " e-logisticien.com " (voir p. 52). " Ceux qui n'anticipent pas le mouvement seront rapidement en difficulté ", estime cet adepte de la première heure. Dès ses études, il a fait le bon choix en mariant informatique (niveau maîtrise) et logistique (troisième cycle de logistique à Sup de Co Brest). Après des débuts dans une compagnie maritime, il est entré en 1998 à la direction des systèmes d'information de Mory. Il est convaincu que les logisticiens ont un rôle majeur à jouer dans la " nouvelle économie ". Son discours et ses actes ont séduit son employeur, logisticien et messager. Alain Borri vient donc d'être nommé directeur " e-commerce ". Il est aussi pressenti pour faire partie du futur joint-venture entre Mory et l'éditeur informatique spécialisé dans le transport, Elit. L'association entre le spécialiste des flux physiques et le spécialiste des flux d'informations débouchera sur une double offre de services sur Internet : des solutions logistiques pour les sites d'e-commerce, mais aussi des solutions de gestion de flux d'informations pour des transporteurs-logisticiens qui n'ont pas encore acquis ce savoir-faire. Des sites d'information e-logisticien.com présente des articles de réflexion sur l'impact d'Internet sur les métiers du transport et de la logistique ou, plus didactique, sur le tracing et le traking. Il entend également fédérer tous ceux qui s'intéressent au sujet. Et référence 48 sites sur son annuaire. supplychaincenter.com organisé autour de dix rubriques, ce site fournit, entre autres, des études et des analyses sur le supply chain management, et recense l'offre logicielle.
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