Intermarché prêt à jouer le jeu de la loi Alimentation... et à mieux payer les industriels
Le groupe de distribution Intermarché a confirmé, mardi 13 novembre, être prêt à mieux rémunérer les industriels de l'agroalimentaire si ceux-ci font preuve de transparence quant à une meilleure rémunération des producteurs.
Thierry Cotillard, président du groupe Intermarché, a annoncé mardi 13 novembre matin sur les ondes de France Info, l'intention du groupe de distribution de mieux rémunérer les industriels qui justifient l'augmentation des prix par une meilleure redistribution aux producteurs.
Une annonce qui confirme les déclarations faites au début du mois par les représentants du groupe. A l'occasion de la présentation de leurs résultats, ceux ci s'étaient déjà engagés "auprès des industriels et du monde agricole à respecter l'esprit des Etats Généraux de l'Alimentation"(EGA).
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EN PHASE AVEC LES EGA
L'entreprise, dont les ventes représentent 14,7 % des parts de marché de la grande distribution française, est le premier à se positionner sur la Loi Alimentation. "Le relèvement du seuil de ventes à perte et la suppression des promotions sont des sujets importants" a souligné Thierry Cotillard en précisant que son groupe était en phase avec ces deux mesures.
A l'image de l'autre leader de la grande distribution Leclerc, Intermarché, qui s'était démarqué en 2017 par ses promotions illégales sur le Nutella, réfute toutefois l'idée qu'une meilleure rémunération de marques comme Coca-Cola permette de mieux irriguer la filière agricole. "Pour respecter l'objectif des EGA de mieux rémunérer les producteurs, la question du seuil de revente à perte devrait être spécifique et ne concerner que les produits agricoles", regrette Thierry Cotillard.
Transparence des industriels
C'est pourquoi son groupe conditionne la meilleure rémunération à une transparence des groupes industriels. "Le sujet de la transparence est important. Nous espérons que les industriels prendront leur responsabilité et nous étudierons marché par marché les demandes d'augmentation. Si elles sont justifiées par une meilleure rémunération des producteurs, alors nous ne nous opposerons pas à une augmentation des prix d'achat", précise le dirigeant.
Cette nouvelle politique devrait impacter directement les producteurs d'Agromousquetaire, la branche industrielle d'Intermarché qui fabrique plus de 84% des marques de distribution de l'enseigne. D'autres acteurs comme Bel ont également été cités en modèles par les dirigeants.
LIMITER LA PHASE D'EXPÉRIMENTATION À 1 AN
Si Intermarché se dit prêt à jouer le jeu des Etats Généraux de l'Alimentation et à respecter les obligations de la loi Alimentation, ses patrons n'en contestent pas moins certaines applications. Au premier rang duquel la durée des phases d'expérimentation. En effet, dans les textes votés, les députés ont opté pour une période test de deux ans pour les principales mesures. Une phase jugée "trop longue" par Thierry Cotillard. "Nous n'avons pas besoin d'attendre deux ans pour savoir si la théorie du ruissellement fonctionne. Dès les douze premiers mois, nous pouvons voir l'impact de ces mesures sur la consommation et la production", estime-t-il.
Reste à savoir s'il sera entendu : les décrets d'application du texte sont attendus dans les prochains jours.
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