Intel réduit ses coûts de production grâce à la technologie 90 nm
Intel a mis en service ses centres de production autorisant une finesse de gravure de 90 nm sur des galettes de silicium de 300 mm pour la fabrication de processeurs. Les Pentium pour PC de bureau seront les premiers à bénéficier du procédé de fabrication. Intel va commercialiser dès lundi des processeurs produits avec cette finesse de gravure. Les nouvelles puces (nom de code Prescott mais toujours Pentium 4 sur un plan commercial) intègreront de nouvelles instructions, un cache de 1 Mo et des compétences multi-tâches (hyperthreading).
Pour Intel, le passage au 90 nm permet de réduire significativement les coûts de production. Le fondeur annonce une augmentation à coût égal des volumes de production de 20 % par rapport à une technologie 130 nm sur wafer de 300 mm et de 200 % par rapport à une technologie 130 nm sur wafer de 200 mm.
Le numéro un mondial des puces électroniques a décidé de répercuter les économies réalisées en production au niveau du prix final. Les nouveaux processeurs seront proposés dans le milieu de gamme (à environ 200 dollars pour 100 unité) alors que les nouveaux modèles haut de gamme sont d'habitude lancés à plus de 600 dollars. Selon ses prévisions, Intel devrait malgré tout augmenter ses marges brutes. Pour 2004, elles devraient se situer aux alentours de 62 %, en augmentation par rapport aux 57 % annoncés pour 2003.
Cette stratégie de guerre des prix montre qu'Intel prend toujours très au sérieux AMD sur le marché des processeurs pour PC de bureau et pour serveurs. Pour l'heure, AMD ne produit toujours pas en 90 nm.
A terme, le 90 nm devrait être utilisé sur toute la gamme d'Intel.
"La moitié de la production des Pentium 4 pour PC de bureau devraient être en 90 nm à la mi 2004", affirme Stéphane Nègre, responsable marketing pour la France. Intel a démarré la production de processeurs en 90 nm et 300 mm dans deux usines américaines (l'une dans l'Oregon et l'autre au Nouveau-Mexique). En Europe, l'usine irlandaise de Leixlip devrait être opérationnelle à la mi-2004. L'an prochain, un total de 5 usines devraient produire des processeurs en 90 nm.
Les puces pour mobiles (Centrino) et pour serveurs 32 bits (Xeon) devraient y passer dans le courant de l'année. Seul l'Itanium n'en profitera qu'en 2005. "D'ici à 2005, c'est la moitié de notre production qui sera réalisée en 90 nm", estime Christophe Nègre.
David Maume