Insertion : les ingénieurs sortis de l'école en 2012 trinquent mais restent des privilégiés
Pour l’Apec, la situation des jeunes diplômés en 2012 s’est globalement détériorée. Les jeunes ingénieurs gardent un haut taux d’insertion (70 %), même s’il recule fortement. Reste qu’étant très demandés, ils sont plus souvent que les autres en CDI avec un statut de cadre dès leur premier poste.
Le millésime 2012 ne fera pas partie des meilleurs pour les jeunes diplômés, indique l’association pour l’emploi des cadres (Apec) dans son étude annuelle sur l’insertion de ces derniers. Toutes formations confondues, le taux d’insertion enregistre un net recul par rapport à la précédente promotion de 7 points pour s’établir pour l’ensemble des bac+4 à 64 %. Pour le directeur général de l’Apec, Jean-Marie Marx, "la situation des jeunes diplômés s’est nettement dégradée pour la promotion 2012." Il compare même la situation avec celle observée pour la promotion d’avant crise, celle de 2008. Pour relativiser ces mauvais résultats, il faut noter que l’étude est réalisée au printemps, et qu’au printemps 2012, l’économie française était en récession.
Un salaire d'entrée à 32 100 euros annuel
Dans ce tableau général assez déprimant, la situation des jeunes ingénieurs est paradoxale. Sept sur dix d’entre eux étaient en poste au moment de l’enquête, soit le meilleur taux observé, toutes catégories confondues, devant les jeunes diplômés d’école de commerce (66 %) ou d’université (62 %). Toutefois, ils connaissent dans le même temps la baisse la plus forte par rapport à la promotion précédente : ils étaient, en 2011, 80 % à avoir trouvé un poste, soit dix points de plus que cette année.
Conformément à l’expression populaire, les jeunes ingénieurs qui seraient tentés de se désoler de leur situation pourront se comparer pour se consoler. La rémunération annuelle brute à laquelle ils accèdent, 32 100 euros, est sans commune mesure avec celle obtenue par leurs confrères issus d’école de commerce (26 800 euros) ou universitaires (23 200 euros).
Signe qu’ils sont choyés par les entreprises, ils ne sont que 7 % à indiquer avoir un "job alimentaire" et 15 % à estimer qu’ils occupent un emploi inférieur à leur qualification (respectivement 21 % et 44 % pour les universitaires). Autrement dit, une large majorité des diplômés d’école d’ingénieurs obtient un poste en adéquation avec sa formation.
Un CDI à la sortie de l'école
Bien payés, ils obtiennent aussi plus souvent que les autres un CDI (72 % contre 67 % pour les écoles de commerce et 41 % pour les diplômés de l’université). Plus symbolique, ils accèdent dans leur grande majorité au statut cadre dès leur premier emploi (89 % des ingénieurs en poste sont des cadres). Là encore, la comparaison est flatteuse : les diplômés d’école de commerce ne sont que 59 % et la proportion chute à 44 % pour les profils universitaires.
Comme les autres, les jeunes ingénieurs devraient aussi profiter de l’amélioration de la situation économique, qui est plutôt favorable aux embauches : "l’accès des jeunes diplômés au premier emploi pourrait être meilleur dans les prochains mois", prévoit Jean-Marie Marx. Pour étayer son propos, il s’appuie sur le baromètre trimestriel de l’Apec : 45 % des entreprises prévoyant d’embaucher au moins un cadre ont indiqué qu’elles recruteront un jeune diplômé au dernier trimestre de 2013. Il y a un an, elles n’étaient que 35 %. Le "mauvais" résultat de 2012 ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir...
Christophe Bys
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