Inquiétudes sur le site de Vencorex à Pont-de-Claix
Les syndicats s'inquiètent sur le site de Vencorex à Pont-de-Claix (Isère). Le 28 novembre, la coentreprise entre le Suédois Perstorp (49 % du capital) et le Thaïlandais PTT Global Chemical (51 %) y a organisé un comité central d'entreprise (CCE) évoquant des projets à l'étude pour l'avenir du site en raison notamment des difficultés économiques rencontrées sur le marché du diisocyanate de toluène (TDI) et qui perdurent depuis la crise de 2009.
Rien n'est encore acté et plusieurs pistes sont à l'étude. Les partenaires sociaux, qui ont organisé en réaction un blocage du site de quelques heures le lendemain du CCE, évoquent un risque de 250 à 300 suppressions d'emplois d'ici 2016, sur un site qui compte 540 employés, et une possible fermeture des unités de TDI (120 000 tonnes par an de capacités actuelles). La direction de Vencorex a refusé de confirmer. Elle indique que plusieurs projets sont sur la table et que rien ne serait décidé avant fin février 2014. La stratégie, qui doit permettre de renouer avec une rentabilité durable, est en cours de définition. Deux choses semblent acquises. D'une part, Vencorex n'entend pas quitter Pont-de-Claix. De l'autre, la société veut investir sur son site isérois pour le moderniser. Aujourd'hui cet actif représente l'essentiel de son dispositif mondial pour la production d'isocyanates, Vencorex ne disposant aujourd'hui que d'une petite unité à Freeport, au Texas (États-Unis) en attendant la construction d'une unité en Thaïlande qui vient tout juste d'être annoncée. De plus, la direction cherchera à minimiser tout impact sur les effectifs.
Début 2012, lors de la constitution de la coentreprise, Perstorp et PTT Global Chemical avaient évoqué une enveloppe d'investissements de 280 millions d'euros sur cinq ans, essentiellement dévolue à Pont-de-Claix. En dehors des 100 M€ prévus pour les investissements courants, comme un grand arrêt de maintenance qui a eu lieu cette année, 90 M€ devaient être injectés pour la mise en œuvre du plan de prévention des risques technologiques (PPRT) prescrit sur le site, via notamment le remplacement du procédé à diaphragme de l'unité de chlore par un procédé à membranes. Ce qui n'a pas encore été fait, et qui devrait l'être d'ici 2016 pour être en conformité. Enfin, 60 M€ étaient entrevus pour une unité additionnelle d'isocyanates aliphatiques (1,6-diisocyanate d'hexaméthylène (HDI), diisocyanate d'isophorone (IPDI) et dérivés). Ce projet pourrait faire partie des options sur la table, d'autant que le marché des isocyanates aliphatiques se montre plus solide et profitable que celui du TDI pour Vencorex.