Inova inaugure sa centrale biomasse Sylviana à Brignoles
90 millions d'euros ont été investis par le groupe français Altawest et la Caisse des dépôts pour réaliser l'installation d'Inova Var Biomasse à Brignoles (Var). Elle consommera 180 000 tonnes de bois par an.
Occupant cinq hectares de la zone Nicopolis à Brignoles (Var), la centrale d'Inova Var Biomasse, société détenue à 65% par Altawest et 35% par la Caisse des dépôts, a été inaugurée le 11 mars. L'unité résulte d'un projet présenté à l'appel d'offres CRE4 de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), lancé en 2010. Baptisée Sylviana, elle représente un investissement de 90 millions d'euros, financé pour 80% avec l'appui de la Caisse d'épargne Provence-Alpes-Corse, la Caisse d'épargne Côte d'Azur et BPI France. Elle doit produire 168 000 MWh par an, soit l'équivalent de la consommation de 42 000 foyers varois, selon l'exploitant. Pour y parvenir, elle aura besoin de 180 000 tonnes de bois : 140 000 tonnes seront prélevées sur la forêt provençale dans un rayon d'une centaine de kilomètres, pendant trois ans minimum, et 40 000 tonnes proviendront de déchets de bois naturel (pas de meubles, par exemple).
Revitaliser la filière du bois
"Cette centrale contribue à revitaliser une filière forestière qui était en difficulté, explique le président d'Altawest, Philippe Garelli. Si le site emploiera 20 personnes pour son fonctionnement, nous estimons que l'activité devrait générer environ 150 emplois induits. Nous espérons même à terme aller au-delà, en favorisant l'installation d'activités de transformation du bois à proximité, liées à d'autres usages que l'énergie, et qui pourraient profiter de synergies avec notre chaîne d'approvisionnement ou sur le plan logistique."
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Pour le président d'Inova Var Biomasse, Didier Savanier, l'usine ne provoquera aucune pression supplémentaire sur la chaîne d'approvisionnement en ne prélevant qu'une faible part de l'accroissement annuel moyen de la forêt de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Une "cellule de mobilisation" a été spécialement mise en place pour discuter avec les propriétaires exploitants et établir un "plan simple de gestion" à partir de leurs propres objectifs d'entretien de leurs espaces.
La construction et l'exploitation de l'unité intègrent également des pratiques destinées à réduire son impact environnemental. "Nous privilégions les grumes plutôt que les plaquettes car un camion peut transporter 40 tonnes de grumes contre 20 tonnes de plaquettes, précise Didier Savanier. C'est ainsi 138 600 tonnes de CO2 en moins dans l'atmosphère en trafic routier. Le bois est réceptionné sur place, puis broyé et stocké en plaquettes avant d'alimenter la chaudière de récupération de chaleur."
Limiter les nuisances
Un soin particulier a été apporté également aux rejets des fumées, traitées par un filtre à manches qui permet, selon Inova, de capter 99,9 % des poussières, ainsi qu'à la consommation d'eau, réduite au minimum grâce au choix d'un aérocondenseur fermé au lieu d'une tour réfrigérante. Leroux & Lotz Technologies ont réalisé la chaudière, Jeumont Electric l'alternateur de la turbine.
Partenaire du projet, Marc Abadie, directeur du réseau et des territoires de la Caisse des dépôts, considère que Sylviana est "exemplaire" de la volonté de la CDC de "décarboner son portefeuille de participations" pour respecter les objectifs de la COP21. Quant au préfet de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Stéphane Bouillon, il se réjouit de voir la forêt provençale mieux gérée. "Une forêt non entretenue sur notre territoire finit parfois par brûler. Elle est alors perdue pour tout le monde. Nous veillerons donc à ce que son exploitation assure un développement de tous les usages dans un réel équilibre."
Jean-Christophe Barla
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