Ineos stoppe temporairement Grangemouth
En prévision d'une menace de mouvement de grève de la part des salariés, protestant contre une procédure de discipline en cours à l'encontre de l'un d'entre eux confronté à un scandale politique local, la direction d'Ineos avait procédé à l'arrêt de plusieurs unités début octobre. Sauf qu'à la suite d'une réunion fleuve et tendue avec les syndicats le 15 octobre, Ineos a tout bonnement annoncé la fermeture temporaire complète de toutes les unités de production à Grangemouth, raffinerie et complexe pétrochimique compris. Soulignant que Grangemouth se trouvait en « détresse financière » et que les risques de grève avaient accru la pression sur ce site que le groupe menace de fermer si, d'un côté, les pouvoirs publics ne l'aident pas à mettre en place un vaste plan de financement pour améliorer sa compétitivité, et si d'un autre côté le site ne trouvait pas d'arrangement avec les partenaires sociaux pour alléger les structures de coûts, via la réduction des conditions salariales et de retraites. Jeudi 17 octobre, Ineos a annoncé qu'il avait soumis une proposition de dernière chance aux syndicats, faite de coupes dans les pensions de retraite et de changement dans la représentativité syndicale, rapporte Reuters. Sans quoi, le site resterait à l'arrêt ce qui pourrait entraîner une accélération de la condamnation du complexe. Ineos attend une réponse ce lundi 21 octobre. Le groupe pétrochimique prévoit ensuite de débattre dès le 22 octobre avec ses actionnaires suite à la réponse des syndicats, et envisage une éventuelle réouverture du site à partir de cette semaine en cas de retour positif. Dans les médias britanniques, les représentants du personnel s'en prenaient vivement à la direction du groupe, fustigeant un « vandalisme économique ». Dès le 15 octobre, les syndicats avaient lâché du lest en renonçant à tout mouvement de grève. Selon la BBC, Ineos se serait déjà attelé à discuter avec chaque salarié, sans passer par les syndicats, pour revoir les conditions salariales.