Ineos songe à se muscler aux États-Unis
Le pétrochimiste a été très rapide en Europe, en se positionnant le premier sur l'import d'éthane américain pour alimenter ses vapocraqueurs en Norvège et Écosse. Mais, tandis que son premier chargement d'éthane était en passe d'arriver en fin de semaine dernière, Ineos n'avait pas encore été très ambitieux sur le sol américain pour ses capacités pétrochimiques. Dans une interview exclusive à Bloomberg la semaine dernière, Dennis Seith, p-dg d'Ineos Olefins et Polymers USA, a toutefois indiqué que le groupe réfléchissait à plusieurs projets pour profiter localement du gaz naturel à bas coûts. Ineos pourrait ainsi ajouter de 115 000 à 450 000 tonnes par an de capacités d'éthylène sur son complexe de Chocolate Bayou, au Texas (États-Unis). Le complexe pourrait aussi se renforcer dans les domaines du polypropylène et des alpha-oléfines. Des décisions sont attendues au cours des douze prochains mois. Les cours bas du pétrole auraient retardé les prises de décision, le naphta ayant réduit son manque de compétitivité face à l'éthane ces derniers mois.
Actuellement Ineos construit aux côtés de Sasol une unité de polyéthylène haute densité bimodal de 470 000 t/an à La Porte, au Texas. Le démarrage serait prévu pour le quatrième trimestre de cette année. La filiale Ineos Oligomers est aussi engagée dans un vaste programme de renforcement capacitaire en alpha-oléfines linéaires et polyoalpha-oléfines linéaires (LAO/PAO) en Amérique du Nord, avec des dégoulottages au Canada et un projet d'usine dans le Golfe du Mexique. Ineos Olefins et Polymers USA affiche un chiffre d'affaires annuel d'environ 5 milliards de dollars, recense 972 salariés et dénombre des capacités de plus de 3,4 Mt/an.
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Acquisitions éventuellesDans le même entretien à Bloomberg, Dennis Seith a indiqué qu'Ineos était très attentif à la vente potentielle d'actifs pétrochimiques. Avec le prix actuel du pétrole, le groupe estime que certaines entreprises au Moyen-Orient pourraient décider de se désengager d'unités de production pétrochimique. D'autre part, la fusion Dow et DuPont pourrait mener à des cessions d'actifs pétrochimiques et chimiques, estime Ineos. Actifs qui pourraient l'intéresser.