[Industry Story] La figure du père - Le mariage entre Renault et des Franco-Hongrois
Artistes, à vos crayons ! Une nouvelle décennie commence et avec elle le renouveau des modèles Renault. La Régie est en quête d’un logo plus moderne, plus stylisé pour ces années 1970, mais reste attachée à son symbole phare, le losange. La place de Paris se presse. Une multitude d’ébauches émanent d’agences de pub et de bureaux de design. Toutes sont rejetées. Le projet tourne en rond.
En 1925, le losange s’imposait et remplaçait définitivement ses prédécesseurs qu’étaient le double R, la face avant d’une voiture au centre d’une roue dentelée, le char léger et enfin les grilles horizontales de l’avertisseur sonore. Le même logo durant quarante ans. Désormais, la simplification prime. Le parallélogramme toujours, mais dénué de tout décorum. Un choix est alors fait, par défaut, parmi les centaines d’idées réalisées en parallèle. La figure géométrique apparaît en creux, dans une large plaque de métal lisse, elle-même en forme de losange et comme aplatie. Simple et efficace, elle s’installe sur les premiers modèles de R5, R15 et R17. Seulement, le sous-traitant Kent voit là plagiat. Ce n’est plus ni moins que son symbole pivoté de 90 degrés. L’entreprise contacte Renault et demande l’arrêt immédiat, sans succès. Kent attaque en justice, Renault perd, fait une croix sur sa trouvaille et rappelle les modèles déjà vendus. La commande est relancée. Le cahier des charges est simple et carré : conserver le losange et retrouver les rayures du précédent logo pour assurer une continuité graphique.
En 1972, le créateur Yvaral s’enferme trois semaines durant dans son atelier. Il imagine, conceptualise, conçoit et propose. Une quarantaine de variantes, réalisées en différents formats, en positif et en négatif. Le travail, supervisé par son père, Victor Vasarely, plaît à la direction de Renault. L’un de ses dessins, épuré et dynamique, est retenu "sans la moindre discussion ni correction". Un succès prêt à marquer l’Hexagone des années 1970 et 1980. Très vite, le logo est attribué à Vasarely père. Le nom d’Yvaral, lui, se perd dans la spirale de la postérité.
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