Inauguration de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan
Les présidents d'Azerbaïdjan, de Géorgie et de Turquie ont symboliquement ouvert mercredi les vannes de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, prochaine route du pétrole de la mer Caspienne vers les marchés occidentaux.
1765 kilomètres, de Bakou (Azerbaïdjan) au port pétrolier de Ceyhan (Turquie), un point culminant à 2800 mètres (lors de son passage en Turquie), un coût total de 4 milliards de dollars, l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) donne le vertige. Le but de cette construction gigantesque, inaugurée aujourd'hui par les présidents azerbaïdjanais, géorgien et turc, au terminal pétrolier de Sangachal, au sud de Bakou : éviter le passage de tankers par les détroits turcs, surchargés, ainsi que l'utilisation du réseau d'oléoducs russe pour transporter le pétrole de la mer caspienne à la méditerranée.
Opérationnel à la fin de l'année, à l'issue d'une phase de six mois de tests et de remplissage (près de 10 millions de barils de pétrole brut seront nécessaires pour le remplir), le pipe présentera une capacité de 1 million de barils par jour, soit 50 millions de tonnes par an. Le chargement du premier pétrolier à Ceyhan est prévu au quatrième trimestre 2005.
Le BTC est conduit par un consortium rassemblant 11 entreprises : Socar (compagnie nationale d'Azerbaïdjan); le britannique BP, TPAO (Turquie); Statoil (Norvège); Unocal (Etats-Unis); Itochu (Japon); Amerada Hess (Etats-Unis); Eni (Italie); Total (France); Inpex (Japon) et ConocoPhillips (Etats-Unis). Le pétrolier britannique, premier actionnaire avec près de 30% des parts, a pris en charge sa conception et sa construction. Le financement est assuré à 30% par les membres du BTC et à 70% par des banques gouvernementales américaine et japonaise, la Banque mondiale et la BERD.
Autour de ce chantier gigantesque, de nouveaux développements sont envisagés. Les dirigeants présents à l'inauguration ont en effet signé un accord, intitulé "Déclaration de Bakou sur le développement d'un corridor énergétique est-ouest", qui officialise la participation du Kazakhstan au BTC, et fait part de leur intention de bâtir une voie ferrée reliant Kars (Turquie) à Akhalkalaki (Géorgie) et Bakou. Le BTC pourrait également être complété par un segment ralliant le Kazakhstan à Bakou via la Caspienne, ainsi que l'a laissé entendre mardi le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev.
J.-S. S