Il n'y aura pas d'investissement à Noël... ni au jour de l'an
L'investissement industriel est en train de craquer. C'est clairement une mauvaise nouvelle pour notre avenir industriel.
Il n’y a pas eu de miracle. Malgré la méthode Coué mise en œuvre par l’exécutif, malgré des prémices de reprise en septembre, malgré une timide embellie sur le front du chômage, malgré la mise en place du prépaiement du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), les capitaines d’industrie ont joué la prudence et le repli en 2013. Selon la dernière enquête réalisée par l’Insee, les chefs d’entreprises prévoient en effet de réduire de 7% leurs investissements sur 2013 et ils anticipent un nouveau repli de l’ordre de 2 % pour 2014.
S’il fallait un signal d’alarme pour susciter un sursaut du gouvernement, en voici un autrement plus impactant que les mouvements antifiscaux qui secouent notre territoire depuis quelques semaines. Le fort repli de l’investissement montre une fois de plus que nos entreprises (les grandes et surtout les plus petites) sont exsangues, que leur taux de marges est trop bas pour assurer le renouvellement de leurs équipements. Faute de réaliser des bénéfices suffisants, elles freinent leur budget d’investissement. Ce qui, à terme, rend ces entreprises moins performantes que leurs voisines étrangères qui, elles, ont continué et continuent de mettre à niveau leur outil de production, leur usine ou leurs produits.
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Ce signal est également inquiétant car c’est de notre avenir industriel dont il est ici question. En rognant sur son budget investissement, l’industrie française est rentrée dans un cercle vicieux : elle ne parvient plus à se mettre à niveau et propose du coup des produits dépassés. De cette spirale, elle ne pourra sortir que grâce à un électrochoc. Les 20 milliards du CICE en 2014 peuvent-ils jouer ce rôle ? Les patrons l’espèrent mais en doutent.
Thibaut De Jaegher
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