"Il faut un sursaut des industriels français", annonce Richard Girardot, patron du syndicat de l'agroalimentaire
Pour Richard Girardot, le président de l’Ania – l’Association nationale des industries agroalimentaires –, l’esprit d’équipe fait défaut aux entreprises pour s’imposer à l’export.
L'Usine Nouvelle - La loi Alimentation a été votée le 2 octobre. Quel bilan tirez-vous de ce texte ?
Richard Girardot - Les états généraux de l’alimentation ont représenté une opportunité pour tous les acteurs. C’est la première fois qu’industriels, producteurs, distributeurs et même consommateurs se retrouvaient autour d’une même table. Toutes les parties prenantes ont mis beaucoup de ressources et d’énergie à disposition. Reste maintenant à savoir si l’on arrivera à se saisir collectivement de cet outil pour faire évoluer l’agroalimentaire français. Le résultat dépendra de l’application du texte. Cette loi était indispensable, mais tant que les ordonnances n’ont pas été adoptées, il est trop tôt pour faire un bilan. Pour résumer, aujourd’hui, tous les acteurs de l’agroalimentaire sont sur un plongeoir et attendent pour se jeter à l’eau. Malheureusement, nous sentons des hésitations de toutes parts. Il faut pourtant un changement d’état d’esprit.
Quelles sont les hésitations des industriels ?
À l’Ania, nous disposons d’un observatoire des négociations commerciales qui nous donne des indications sur les questions et les craintes de nos membres. Les premiers signaux indiquent que le climat de confiance est fragile. La loi ne sera probablement pas promulguée avant le début des prochaines négociations commerciales, en novembre. On aurait pu espérer que l’esprit collectif, qui a animé les états généraux de l’alimentation, prévale lors cette prochaine étape. Pourtant, la question qui préoccupe les industriels est de savoir comment les distributeurs vont réussir à contourner la loi.
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