IFA 2012 : les trois grandes innovations dans l’électronique grand public
Développement de la connectivité des produits, amélioration de la résolution d’image et entrée en scène de la télévision Oled : telles sont les trois évolutions marquantes présentées au salon berlinois de l’électronique de loisir.
Alors que le marché de l’électronique grand public s’essouffle en raison d’un taux d’équipement élevé en écrans plats et appareils photos numériques, les industriels du secteur jouent la carte de l’innovation pour augmenter les prix et favoriser les achats de renouvellement. "Mais l’innovation concerne désormais davantage les usages que la technologie", estime David Mignot, directeur général de Sony Mobile France.
L’IFA 2012, la grande messe de l’électronique de loisir, qui ouvre ses portes ce vendredi 31 août à Berlin jusqu’au 5 septembre, le confirme. Pas d’annonces fracassantes, ni de rupture technologique. Les nouveautés présentées s’inscrivent dans des évolutions déjà dans l’air du temps.
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La première évolution concerne la connectivité des produits. Elle découle de la convergence de l’électronique de loisir avec Internet, mais aussi des nouveaux usages créés par le développement des smartphones et tablettes.
La télévision n’est plus un produit isolé au salon. Elle tend à dialoguer avec les autres appareils numériques de la maison et à se connecter sur Internet pour des fonctions de télévision de rattrapage, de vidéo à la demande ou d’interactivité via les réseaux sociaux. C’est le concept de Smart TV désormais en vogue chez tous les fabricants.
Selon Maarten de Vries, PDG de IP Vision, la coentreprise créée cette année par Philips et le chinois TPV dans la télé, 80% des postes vendus en 2015 seront des Smart TV. La société, qui commercialise ses téléviseurs sous la marque Philips, a revu la télécommande en lui ajoutant une fonction pointeur, qui facilite la navigation sur l’écran, et en l’équipant au dos d’un clavier, qui simplifie l’entrée de texte.
Grâce à une appli, il devient possible d’utiliser comme télécommande une tablette ou un smartphone. Cette fonction est également disponible sur les nouveaux téléviseurs Smart TV de Panasonic ou Samsung. On peut commander un film en vidéo à la demande et, grâce à la connectivité entre les terminaux, le regarder sur le téléviseur mais aussi sur la tablette.
Le problème aujourd’hui c’est que chaque marque propose sa propre plateforme de services en ligne. Pour développer ces usages, il faudrait favoriser l’interopérabilité, ce que Toshiba, LG et IP Vision semblent vouloir faire ensemble en créant l'Alliance SmartTV.
La deuxième évolution concerne l’amélioration de la résolution d’affichage des images. Les industriels proposent de passer à la super haute définition, avec une résolution d’image dite 4K de 8 millions pixels, quatre fois la haute définition actuelle. Cette mise à niveau est rendue nécessaire par l’augmentation de la taille des écrans.
Selon IP Vision, les ventes de téléviseurs de plus de 50 pouces devraient doubler d’ici 2015. Or qui dit grande taille d’écran, dit grande résolution. Sony va dégainer le premier en commercialisant à la fin de l’année un téléviseur 8K de 84 pouces. Il utilise une dalle LCD de LG à laquelle il associe son propre moteur de conversion de contenu HD en 4K.
Une course à la taille des écrans
Sans ce traitement, les défauts de l’image, imperceptibles en HD, le deviennent en 4K. Des téléviseurs 4K sont également présentés par Sharp, Toshiba, LG ou Samsung avec des écrans LCD, mais aussi par Panasonic avec un écran plasma 3D sans lunettes de 103 pouces. Mais leur commercialisation n’est pas attendue avant 2013.
Sharp a développé sa propre technologie de conversion ICC (Integrated Cognitive Creation) en partenariat avec I-Cube Research Center, au Japon. Il l’applique sur un poste de 60 pouces qui devrait arriver sur le marché au deuxième trimestre 2013. Chez Toshiba, la technologie de conversion prend la forme d’une puce appelée Cevo Engine 4K. Elle motorise deux téléviseurs de 55 et 84 pouces.
Panasonic va plus loin en exposant un écran plasma 8K de 145 pouces offrant une résolution de 32 millions de pixels, 16 fois celle de la haute définition actuelle. Il a été développé en partenariat avec la NHK, le groupe public de télédiffusion au Japon. Le groupe japonais le destine pour le moment à des applications professionnelles comme les espaces d'exposition des entreprises.
La troisième évolution est le démarrage imminent de la télévision à écran Oled chez Samsung et LG. Leurs téléviseurs de 55 pouces ont été déjà présentés pour les première fois au dernier CES à Las Vegas, en janvier 2012. Ils utilisent deux technologies différentes de reproduction des couleurs. Ils seront commercialisés à la fin de l’année, ouvrant la voie à une troisième technologie dans la télévision aux cotés des technologies LCD et plasma actuelles.
Les deux géants coréens de l’électronique, qui se comportaient jusqu’ici comme suiveurs, prennent le devant pour la première fois, et ce détriment de Philips et des Japonais qui jouaient alors le rôle de pionniers. C’est un changement radical dans l’industrie de l’électronique grand public. Mais Sony et Panasonic, qui ont conclu une alliance dans le développement des écrans Oled, devraient prendre le train en marche en 2013.
Le prix des premiers produits est élevé : environ 10 000 euros, cinq fois le pris d’un téléviseur LCD ou plasma de même taille. Mais selon LG, il est dû au mauvais rendement de fabrication. Dès que le rendement aura atteint celui dans les écrans LCD et plasma, le prix baissera significativement.
Enfin, les fabricants se livrent à une course à la taille des écrans. LG exhibe un téléviseur LCD à rétroéclairage LED de 84 pouces qu’il présente comme le plus grand du genre sur le marché. Déjà commercialisé aux Etats-Unis, il devrait arriver en Europe à la fin de l’année. Mais Sharp devrait lui griller la politesse en lançant au printemps 2013 un téléviseur similaire de 90 pouces à un prix "imbattable", promet la marque.
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