Hydrogène de France et ABB s’associent pour produire des piles à combustible de plus de 1 MW pour le maritime
Hydrogène de France et la division marine d’ABB ont annoncé le 8 avril la signature d’un accord pour industrialiser des piles à combustible de forte puissance – plus de 1 mégawatt – destinées au secteur maritime. Les applications concernent l’alimentation à quai de gros navires et la propulsion de plus petits.
Hydrogène de France (HDF) et ABB Marine ont annoncé le 8 avril avoir signé un protocole d’entente (« memorandum of understanding ») pour intégrer des piles à combustible de forte puissance - plus de 1 mégawatt (MW) - destinées à des applications maritimes. « Cette signature officialise le travail sur l’industrialisation effectué ensemble, souligne Damien Havard, président et fondateur de HDF. Nous validons ainsi un intérêt commun et certains choix techniques. »
Les applications visées pour ces piles à combustible sont de deux ordres. D’une part l’alimentation à quai de grands navires pour fournir l’électricité nécessaire à bord, par exemple pour la climatisation ou la ventilation. « Pour ces usages, des grands bateaux de croisière ont besoin de 1 à 5 MW », précise M. Havard. L’autre application concerne la propulsion de bateaux de plus petite taille : navettes, transport de voitures entre deux îles, navigation à travers des fjords… « Avec des piles de 1 MW, nous ne nous adressons pas à des petits bateaux de particuliers », ajoute-t-il.
Technologie développée par ABB et Ballard
La propulsion à l’hydrogène de grands navires de croisière pour faire des transatlantiques n’est pas pour tout de suite, estime M. Havard : « Le grand verrou est celui du stockage de l'hydrogène qui prend encore trop de place. Il fait l'objet de beaucoup de recherche mais les technologies actuelles – liquide ou sous pression – ne permettent pas d’envisager des long-courriers. » La question de la capacité de produire des quantités suffisantes d’hydrogène à un coût compétitif se pose également.
La technologie de pile envisagée est le fruit d’un partenariat entre ABB Marine et le canadien Ballard initié en 2018. « La pile n’est pas tout à fait prête aujourd’hui mais la question de son industrialisation se pose », précise M. Havard en indiquant que les discussions débutées depuis un an ont permis d’anticiper la possibilité de produire ces piles dans l’usine d’HDF prévue à Bordeaux.
Production dans l'usine HDF de Bordeaux
Annoncée le 10 décembre 2019, la construction de l’usine suit son cours. « Nous finalisions les plans 3D et le choix du site quand la crise liée à l'épidémie de Covid-19 a éclaté, souligne Damien Havard. Cela nous fait perdre un petit peu de temps mais nous avions de la marge donc pour l’instant nous ne sommes pas en retard. »
Si seules des applications liées au stockage d’électricité stationnaire étaient évoquées initialement, la fabrication éventuelle de piles destinées au secteur maritime ne fait pas évoluer la capacité de l’usine pour l’instant. A savoir huit lignes d’assemblage pour produire 50 MW/an de piles à combustible à forte puissance d’ici 2025. « Nous avions anticipé et ne devrions pas tourner à plein régime dès le début donc nous pourrons faire face, assure M. Havard. Mais si les marchés du stockage stationnaire et du maritime se développent rapidement, la question se posera. »
Mutualisation
Dans une démarche de mutualisation, le cœur de pile (le « stack ») ne change pas par rapport aux piles à combustible destinées à des applications de stockage stationnaire. « Les changements concernent les dimensions, la résistance aux chocs et à la houle et certains aspects d’intégration pour s’adapter à l’espace disponible, précise M. Havard. Il y a des normes spécifiques au secteur maritime. » La conception doit également être pensée pour faciliter la maintenance et le remplacement de pièces. Enfin, alors que les piles destinées au stockage stationnaire sont intégrées dans des conteneurs de 40 pieds, cela ne sera pas le cas pour celles destinées à prendre le large.
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