Hinkley Point, Theresa May ne cède pas sous la pression des Chinois
En marge du G20, la Première ministre de Grande-Bretagne, Theresa May, a assuré une nouvelle fois qu’elle prendrait son temps avant de lancer le projet de construction de deux réacteurs nucléaires à Hinkley Point, sans se laisser forcer la main par Pékin.
A l’occasion du G20 qui se tenait à Hangzhou en Chine le 4 et 5 septembre, la nouvelle Première ministre a fait montre de sa force de caractère. Cette dernière est en délicatesse avec les autorités chinoises depuis son annonce de reporter le lancement du projet de construction de deux réacteurs nucléaire EPR à Hinkley Point, un projet de 24 milliards d’euros financé pour deux tiers par EDF et un tiers par l’électricien chinois CGN.
"Ma façon de travailler, c’est de ne pas prendre des décisions sur l’instant. Je regarde les éléments, je prends conseil, je pèse tout soigneusement avant de décider (…) J’ai été très claire (…) et je prendrai une décision à un moment donné ce mois-ci", a expliqué Theresa May en marge du sommet international. Elle reste sur ses positions alors que Pékin menace Londres qu’un éventuel rejet du projet ne marque un virage dans la relation entre les deux pays.
VOS INDICES
source
La vitrine britannique
Une des raisons qui a poussé Londres à reporter ce projet, pourtant lancé par David Cameron en 2013, est une crainte pour la sécurité du pays. Nick Tymothy, le directeur de cabinet de la Première ministre, est allé lui-même au charbon en évoquant "la vente de la sécurité nationale aux Chinois". Dans la foulée, Pékin, agacé, appelait Londres à prendre une décision le plus rapidement possible.
Et pour cause, les Chinois, bien décidés à devenir une puissance exportatrice de réacteurs nucléaires, veulent faire d’Hinkley une vitrine de leur savoir-faire. De plus, après ces deux premiers réacteurs, l’électricien chinois a pour ambition de bâtir deux EPR supplémentaires à Sizewell, puis un Hulaong One, un réacteur 100 % chinois, à Bradwell.
Ludovic Dupin
1Commentaire
Réagir