Heineken réduit ses prévisions après un dur 3e trimestre
par Philip Blenkinsop
BRUXELLES (Reuters) - Heineken, le troisième brasseur mondial, a réduit mercredi ses objectifs de résultats pour l'ensemble de l'année après un troisième trimestre difficile, marqué par une forte baisse des ventes de bières en Europe orientale.
Le groupe néerlandais, fabricant de la bière du même nom mais également propriétaire des marques Sol, Tiger et Strongbow, s'attend désormais à une baisse à un chiffre de son bénéfice net 2013 hors éléments exceptionnels, alors qu'il tablait auparavant sur un résultat stable par rapport à 2012.
Il estime en outre à 40 millions d'euros l'impact négatif de la vigueur de l'euro face aux devises émergentes.
Sur le troisième trimestre, les ventes en volume de Heineken ont reculé de 3% sur une base comparable, à 48,3 millions d'hectolitres, alors que les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne 50,2 millions.
Le groupe a imputé cette faiblesse au marché d'Europe centrale et orientale et à des difficultés dans plusieurs marchés émergents comme le Brésil, le Nigeria, l'Egypte et la République démocratique du Congo.
Le chiffre d'affaires n'a progressé que de 0,2% à 5,18 milliards d'euros, inférieur lui aussi au consensus qui était de 5,41 milliards.
L'ACTION CHUTE DE 4%
Les ventes ont baissé de 8% en Europe centrale et orientale (Russie comprise) mais elles se sont améliorées de 1% en Europe occidentale, grâce aux températures chaudes de l'été après un printemps pourri, et elles ont également augmenté dans la région Asie-Pacifique.
A la Bourse d'Amsterdam, l'action Heineken chute de 4,01% à 50,69 euros vers 8h00 GMT, entraînant le leader mondial AB Inbev (-0,8%) et le danois Carlsberg (-1,78%) qui est le numéro quatre mondial mais domine le marché en Russie.
"L'Europe occidentale ne compensera pas la faiblesse de l'Europe orientale et des Amériques", observe Wim Hoste, analyste chez KBC Securities qui a réduit son objectif de cours de deux euros pour le ramener à 58 euros.
"Ce 'profit warning' est du aux volumes mais aussi à l'effet de change. Ce n'est pas une bonne nouvelle".
Heineken est numéro un des ventes en Europe occidentale et s'est renforcé ces dernières années sur les marchés émergents pour diversifier ses débouchés.
SABMiller, le deuxième brasseur mondial, a publié la semaine dernière un chiffre d'affaires semestriel en hausse de 4%, avec une hausse de 1% de ses volumes sous l'impulsion de l'Amérique latine et de l'Afrique. (voir )
Véronique Tison pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat