Hausse prudente en vue Wall Street avant l'enquête ADP sur l'emploi
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\ 11h39
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PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue dans le vert mais les Bourses européennes sont hésitantes mercredi à mi-séance, tiraillées entre la reprise progressive de l'activité économique, la hausse des cours pétroliers, de mauvais indicateurs européens et les incertitudes sur les relations entre la Chine et les Etats-Unis. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse d'environ 0,8%.
La tendance pourrait évoluer avec l'annonce avant l'ouverture de l'enquête mensuelle du cabinet ADP sur l'emploi privé, en attendant la publication, jeudi, des chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage et surtout, vendredi, du rapport officiel du département du Travail. À Paris, le CAC 40 cède 0,3% à 4.469,83 points vers 11h15 GMT après avoir perdu jusqu'à 0,8% dans la matinée. À Francfort, le Dax est stable (-0,02%) et à Londres, le FTSE gagne 0,64%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,42% mais l'EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,23%. Le Stoxx 600 prend de son côté 0,23%.
"L'incertitude règne sur les actifs à risque. D'un côté, les opérateurs savent que le pic du virus est probablement passé et que la fin de la crise est peut-être en vue (...) D'autre part, les opérateurs s'inquiètent de plus en plus des relations entre les États-Unis et la Chine après que Washington a remis en question le comportement de Pékin sur l'origine de la pandémie mondiale", a déclaré Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.
La Chine a estimé mercredi que les tarifs douaniers ne devaient pas être utilisés comme une arme après que le président des Etats-Unis a menacé d'y avoir recours en représailles à la gestion par Pékin de la crise du coronavirus, apparu sur son sol en décembre dernier.
Sur le front macroéconomique, les mauvaises nouvelles s'accumulent. La publication des indices PMI des services et composite de la zone euro a confirmé sans surprise la baisse à un niveau historique de l'activité sous l'effet de la crise du coronavirus.
Les commandes à l'industrie allemande ont plongé de 15,6% en mars, leur repli le plus marqué depuis l'introduction de cette statistique en 1991.
VALEURS EN EUROPE
A Paris, Crédit agricole prend 1,26% malgré la publication d'un bénéfice trimestriel en repli de 16,4% sur un an, la deuxième banque cotée française ayant pratiquement triplé ses provisions pour risque de crédit afin de se protéger contre d'éventuels défauts de remboursement liés à la crise du coronavirus.
L'action Axa est également bien orientée (+2,17%) bien que l'assureur ait vu son chiffre d'affaires reculé et prévenu que les retombées de la crise sanitaire en cours auraient un impact "significatif" sur ses résultats en 2020.
En baisse, BMW perd 3,23% à Francfort, le constructeur munichois ayant revu à la baisse sa prévision de marge opérationnelle automobile sur l'année en raison de la crise liée au coronavirus qui pèse fortement sur son activité.
Dialog Semiconductor (+9,42%) prend la tête du Stoxx 600 après la publication de résultats et de prévisions trimestriels supérieurs aux attentes.
CHANGES
L'euro poursuit son déclin au lendemain de l'arrêt de la Cour constitutionnelle allemande selon lequel la Banque centrale européenne (BCE) doit justifier ses achats d'emprunts d'Etat de la zone euro pour que l'Allemagne continue d'y participer via la Bundesbank.
"La décision de la cour constitutionnelle allemande va grandement compliquer la tâche de la BCE", notamment en ce qui concerne le Programme d'achats en urgence pandémique (PEPP) lancé face à la crise du coronavirus, écrit dans une note Florence Pisani, directrice de la recherche économique chez Candriam
L'euro recule autour de 1,08 dollar, à proximité d'un creux de deux semaines, et tombe à un plus bas depuis novembre 2016 contre le yen.,
Le dollar gagne 0,34% face à un panier de référence.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans prend près de trois points de base à 0,6839%.
Le Bund allemand à 10 ans, taux de référence de la zone euro, gagne plus de trois points de base à -0,547% avant le lancement par l'Allemagne du premier emprunt obligataire syndiqué en cinq ans.
PÉTROLE
Les cours du brut repartent à la hausse après un coup de mou dans la matinée, les espoirs d'un retour de la demande avec la levée progressive des mesures de confinement éclipsant l'annonce d'une hausse plus importante qu'attendu des stocks américains d'après les données de l'American Petroleum Institute (API).
Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 3,5% à 25,42 dollars le baril et le Brent de mer du Nord de 2,32% à 31,69 dollars.
L'Energy Information Administration (EIA) doit publier ses propres chiffres concernant les réserves américaines à 14h30 GMT.
(édité par Patrick Vignal)