Ce sera plus coûteux et plus long que prévu. C'est le bilan dressé par BCI Betriebs, société créée par l'Union des industries chimiques bâloises (BCI) qui regroupe Novartis, BASF-Ciba, Syngenta, Roche, Clariant, Rohner, Henkel et CABB, qui a fait un point mi-novembre sur les avancées de la dépollution de la décharge industrielle de Bonfol (Suisse). Après le déplacement de la halle d'excavation cet été, le chantier est pleinement entré dans sa seconde phase le 4 novembre. Mais la BCI a réévalué le volume de matériaux à excaver et à incinérer avec une estimation passée de 134 000 à 175 000 tonnes. Après 86 000 t excavées de la partie sud de la halle, la société s'attend à devoir excaver 89 000 t pour la seule partie nord. « Nous avons dû éliminer plus de matériau argileux de l'encaissant que prévu dans les fours d'incinération pour déchets spéciaux, et ceci pour deux raisons : tout d'abord, nous travaillons avec des pelles mécaniques télécommandées depuis l'explosion de juillet 2010 (ndlr). De ce fait, la séparation entre les déchets et le sol argileux est moins précise. Ensuite, les digues constituant les différents compartiments de la décharge n'ont pas pu être différenciées des déchets. Ces circonstances ont provoqué une augmentation du tonnage total des matériaux à excaver et incinérer comme déchets spéciaux », explique Michael Fischer, le directeur de BCI Betriebs. En conséquence, selon une cadence prévisionnelle de 800 t de matériaux excavés par semaine, les opérations d'excavation devraient être totalement achevées au printemps 2016 et non plus en 2015 comme initialement prévu, et les coûts seront alourdis de 30 millions de francs suisses pour atteindre un total de 380 M CHF (environ 308 M€). Des coûts entièrement supportés par l'industrie chimique bâloise, précise BCI Betriebs. A l'issue des travaux d'excavation et de traitement des déchets, « l'encaissant argileux sera décapé si nécessaire, la fouille remblayée et les infrastructures entièrement démontées. Enfin, il est prévu de reboiser les 15 hectares du site avec des espèces indigènes conformément au plan spécial cantonal », ajoute BCI Betriebs.