Le tribunal de Paris, le 19 juillet 2019, a enjoint Greenpeace à ne pas s'approcher à "250 mètres des convois" de déchets radioactifs, gérés par Orano, ex Areva, et ce jusqu'à la fin du débat public, le 25 septembre 2019. Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, s'est dit très déçu de cette décision "extrêmement sévère". Il annonce d'ores et déjà faire appel.
L’ONG Greenpeace a annoncé, le 4 juillet, avoir été assignée en justice par deux filiales d’Orano : TN International et Lemarechal Célestin. Elles souhaitent faire interdire les actions que mène l’association de défense de l’environnement contre le transport quotidien de déchets radioactifs sur les voies ferrées et routières en France.
Plus précisément, les deux entreprises demandent à ce que les militants ne puissent pas s’approcher à moins de 100 mètres des convois. Mais aussi que l’association et les personnes "affiliées ou soutenues" par l’association soient condamnées à 75 000 euros d'amende pour chaque interdiction non respectée. L’affaire sera examinée le 15 juillet devant le tribunal de Paris.
Deux actions consécutives menées par l’ONG
Le groupe nucléaire a été récemment malmené deux fois par l’association. Début juin, cinq cuves contenant du nitrate d’uranyle avaient été repeintes. Cinq jours plus tard, c’est un transport routier provenant de l’usine de la Hague qui était tagué.
[ACTION] Le #ConvoiRadioactif passé cet après-midi en gare de Vierzon n’est pas 1 cas isolé : près de 19000 convois radioactifs par an transitent sur les axes routiers ou ferroviaires en France, souvent à l'insu de la population #ZéroDéchetNucléaire pic.twitter.com/hPiQQRu8HY
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 12 juin 2019
Yannick Rousselet, chargé de campagne sur les questions nucléaires à Greenpeace France, dénonce une tentative de museler l’ONG. "Par ce geste, nous considérons que l’industrie porte atteinte au droit à l’information des populations. En tant que lanceurs d’alerte, nous affirmons qu’informer les citoyen.ne.s est notre devoir et nous avons bien l’intention de continuer à l’accomplir", déclare-t-il dans le communiqué de presse.
[ACTION] Un camion transportant des déchets nucléaires tagué par nos activistes alors qu'il passe en Ile-de-France, à hauteur des Mureaux #ConvoiRadioactif #ZéroDéchetNucléaire pic.twitter.com/e4UQtBjlyn
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 17 juin 2019
Une action similaire à l’usine de la Hague
Ce n’est pas la première fois que Greenpeace s’attaque à Orano. Le 25 janvier, des militants avaient déclenché des fumigènes, à l’aide d’un drone, sur le toit de la piscine d'entreposage des combustibles irradiés de l'usine de la Hague (Manche). L’objectif était de montrer la vulnérabilité du site où des déchets nucléaires sont stockés.
(Crédit photos et vidéos : Jérémie Jung et Greenpeace France)