Greenmetrics lève des fonds pour étendre son outil de mesure de l'impact environnemental du numérique
La start-up Greenmetrics, dont l’outil de mesure de l’impact environnemental pour les entreprises a été lancé en juin, annonce le 7 décembre 2021 avoir levé 1,8 million d’euros pour s’ouvrir à l’international.
« Environ 10 % de l’électricité mondiale est dédiée au numérique, et comme celle-ci est encore produite à 60 % par le charbon, on mesure rapidement l’impact environnemental de ce secteur », alerte Nicholas Mouret co-fondateur et PDG de Greenmetric. Sa start-up, créée en 2020 et officiellement lancée depuis juin 2021, propose une solution mesurant les répercussions écologiques de l’utilisation du numérique pour une entreprise et donnant des recommandations pour la réduire.
Un indicateur sur l'usage et le matériel
L’outil se présente sous l’aspect d’une plateforme qui va traiter les informations extraites de l’entreprise. « On va venir se connecter soit sur les équipements, soit sur le réseau de l’entreprise, et extraire les données brutes de matériels et d’utilisation », relate-t-il. Dans chaque cas de figure, plusieurs informations sont analysées, tenant compte à la fois des équipements – le cycle de vie des composants, l’eau, l’électricité et les minerais utilisés pour les produire et les acheminer – et des usages. « Notre outil permet de connaître en temps réel le mix énergétique et de donner un indicateur à nos clients de leur impact environnemental et de celui de leur collaborateur. », fait prévaloir Nicholas Mouret.
Les calculs se font grâce à un référentiel. À l’instar de NegaOctet, plateforme similaire qui a fait son lancement le 30 novembre, Greenmetrics a construit le sien à partir des données compilées par l’Agence de la transition écologique (ADEME). Nicholas Mouret reconnaît que leur base est plus focalisée sur les usages que sur les aspects matériels, et qu’il serait intéressant d’avoir des données plus fines en ce qui concerne les équipements. « Mais il y a encore aujourd’hui beaucoup de verrous de la part des fabricants quant aux spécificités de leurs produits. » déplore-t-il.
Trois-quarts des sociétés ne mesurent pas leurs impacts
Selon un sondage BCG du 13 octobre 2021, 76 % des entreprises interrogées déclarent être incapables de mesurer l’empreinte carbone de leurs produits ou services, en intégrant l’ensemble du cycle de vie. Un chiffre que Greenmetric estime plus proche de 90 % lorsque cela touche le numérique. De fait, le sondage BCG révèle que même celles qui mesurent leurs empreintes carbones ont une marge d’erreur colossale, d'entre 30 à 40 %. Une incertitude du même ordre de grandeur que l’engagement pris par leur entreprise en termes de réduction d’émission de CO2.
Toutefois, une fois l’impact mesuré, un dernier jalon sur la route subsiste : que faire de cette information ? Greenmetric propose des solutions les plus personnalisées possibles pour réduire les usages énergivores, comme de pas utiliser systématiquement la vidéo dans les visioconférences si c’est le cas, ou changer d’hébergeur, mais il reste que l’indicateur de l’impact environnemental n’est qu'un premier pas.
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