Le chinois Jingye reprend British Steel
Le sidérurgiste chinois Jingye Steel a conclu un accord en vue de la reprise des actifs de l'aciériste britannique British Steel, dont le site de Hayange en Moselle, ont annoncé le 11 novembre les autorités britanniques. Une annonce reçue avec circonspection au Royaume-Uni, les surcapacités chinoises de production d'acier ayant eu un impact fort sur la rentabilité de la sidérurgie européenne.
Mis à jour
12 novembre 2019
[Actualisé] Le conglomérat chinois Jingye Steel a annoncé le 11 novembre avoir signé un accord provisoire de reprise de British Steel, sidérurgiste britannique en faillite qui emploie encore quelque 5000 salariés (notamment à Scunthorpe au nord de l'Angleterre), aux Pays-Bas (FN Steel) et en France (Hayange en Moselle, 470 salariés). Ascoval, en revanche, n'est a priori pas concernée, l'aciérie de Saint-Saulve (Nord) ayant été rachetée par la maison-mère de British Steel.
1,4 milliard d'euros à réinvestir
Le prix de la cession n'a pas été dévoilé, mais la presse britannique évoque une opération de 50 millions de livres Sterling (58 millions d'euros) et un réinvestissement de 1,2 milliard de livres (1,4 milliard d'euros) en dix ans pour moderniser les sites. La cession reste soumise à la validation par les autorités. La ministre britannique des Entreprises, Andrea Leadsom, dans une vidéo publiée sur Twitter, s'est dite optimiste sur l'issue des discussions.
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Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 23.20 − Produits réfractaires
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28 Octobre 2022
Titane (éponge 99,6%) - Low
$ USD/kg
A positive step today in securing the future for @BritishSteelUK and thousands of good local jobs in Scunthorpe! pic.twitter.com/qAiyrjc3eS
— Andrea Leadsom (@andrealeadsom) November 11, 2019
Jingye est un conglomérat chinois actif dans l'acier, l'immobilier, l'hôtellerie, le tourisme et la chimie qui a réalisé en 2018 un chiffre d'affaires de 10 milliards d'euros. Il a envisagé la possibilité de rehausser la production de British Steel à plus de 3 millions de tonnes (contre 2,5 Mt aujourd'hui), avant de se raviser et d'évoquer des réductions de coûts.
British Steel est le deuxième producteurs d'acier britannique derrière Tata Steel, dont il a racheté les activités de produits longs pour les rails et la construction. Les difficultés rencontrées par le groupe depuis mai 2019 avaient mené à un changement dans la reprise de l'aciérie de Saint-Saulve, reprise non pas par British Steel mais par sa maison-mère Olympus Steel. Son sauvetage est un enjeu majeur dans le contexte des élections à venir le 12 décembre, le groupe employant environ 4000 personnes au Royaume-Uni, plus 20 000 emplois indirects.
L'acier européen souffre des surcapacités mondiales
La nouvelle d'une reprise du groupe sidérurgique par un groupe chinois est très critiquée dans la presse britannique. Selon l'OCDE, le monde produit 440 millions de tonnes d'acier surnuméraire, par rapport à la demande, ce qui a provoqué une chute des prix de ces alliages. Ces surcapacités sont en hausse de 6,5% sur l'an dernier.
Selon l'association européenne des producteurs d'acier Eurofer, la consommation apparente continue à baisser en Europe (-7,7% au deuxième trimestre par rapport à la même période de 2018). Et "la chute de la demande de l'industrie manufacturière ne semble pas en voie de s'arrêter", selon Axel Eggert, directeur général d'Eurofer. Fin octobre, l'organisation appelait la Chine, qui produit plus de la moitié de l'acier mondial, à rejoindre "urgemment" le Forum global contre les surcapacités dans l'acier, un groupe de pays engagés à lutter contre cette surproduction.
(avec Reuters)
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