Grand carénage, production, démantèlement... Quand Greenpeace et EDF comptent différemment
Selon un rapport commandé par Greenpeace, EDF a surévalué ses actifs tout en minimisant ses besoins d’investissements. Mais l’entreprise et l’ONG ne partent pas des mêmes hypothèses de départ.
Dans le cadre de sa campagne anti-nucléaire qui va s’intensifier à l’approche de la campagne présidentielle, l’ONG Greenpeace a commandé une étude au cabinet AlphaValue. Le rapport final baptisé "EDF asphyxiée par le nucléaire" juge que l’électricien historique se retrouve face à un mur d’investissements sous-évalués et qui mettraient EDF en situation de quasi-faillite. EDF assure pour sa part de la bonne foi de ses comptes. Le cabinet met en avant trois points.
L’analyste juge que les actifs nucléaires et thermiques d’EDF devraient être dévalués dans les mêmes proportions que ce qui a été fait par les autres grands énergéticiens européens, en raison de la baisse durable des cours de l’électricité en Europe. "Quelle que soit la base de comparaison (E.ON, RWE ou Engie), la valorisation des actifs d’EDF est nettement supérieure à celle donnée par ses pairs", calcule le rapport.
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Il calcule aussi à la hausse les besoins d’investissements de l’entreprise à plus de 15 milliards d’euros par an pendant les dix prochaines années pour mener à bien le grand carénage des réacteurs français, la construction de l’EPR d’Hinkley Point en Angleterre, les investissements dans les renouvelables et le rachat d’Areva NP. L’entreprise n’a prévu d’investir "que" 10,5 milliards d’euros par an.
De forts besoins pour le démâtement
Enfin, le rapport remet en cause les provisions d’EDF en matière de démantèlement des centrales nucléaires et de prise en charge des déchets radioactifs. Il calcule que ces besoins sont sous-évalués de 50 milliards en comparant ce qui a été fait par les voisins européens.
Les différences de calcul entre les comptes d’EDF et ceux avancés par l’étude de Greenpeace vient essentiellement de la prise en compte d’hypothèses de travail différentes. Par exemple, le cabinet avance que 15 à 20 réacteurs nucléaires devront fermer d’ici 2025, alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie ne prévoit de fermer que les deux unités de Fessenheim (Haut-Rhin) pour l’heure.
Sur le démantèlement, EDF assure que les coûts de la déconstruction du parc nucléaire français vont massivement bénéficier de l’extrême standardisation des réacteurs, là où les parcs des pays voisins sont plus hétérogènes. EDF souhaite pouvoir déployer des méthodologies similaires sur toutes ses tranches. Les calculs de l’entreprise s’appuient sur des études prévisionnelles menées sur la centrale de Dampierre (Loiret).
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