Grâce aux adhésifs de Bostik, le français Arkema résiste face aux géants de la chimie

Un an après avoir croqué Bostik, le numéro un français de la chimie veut se renforcer dans les adhésifs. Et atteindre une taille critique dans son secteur, dix ans après avoir pris son indépendance vis-à-vis de Total. 

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La maison-laboratoire dédiée à la construction durable d'Arkema

Il y a un an, il s’offrait pour 1,74 milliard d’euros les solutions adhésives Bostik, précédemment détenues par Total. Une opération que ne regrette pas Arkema, le numéro un français de la chimie. Elle lui a rapporté 20% de son chiffre d’affaires total l’an dernier, qui a atteint 7,7 milliards d’euros d’euros. Tandis que son résultat net passait de 167 à 285 millions d’euros.

Au sein de la division des "Matériaux haute performance", Bostik poursuit ses innovations, grâce notamment à l’ouverture l’an dernier d’une maison-laboratoire dédiée à la construction durable à Venette, dans l’Oise. Et Arkema entend bien se renforcer dans le marché encore fragmenté des adhésifs, en réalisant de petites ou moyennes acquisitions.

Investir à Honfleur dans les matériaux innovants

Toujours dans cette division, figurent également les additifs de performance dans la filtration et l’adsorption. Le chimiste prévoit d’y dédier dans son usine d’Honfleur (Calvados) deux nouvelles unités entre la fin de cette année et le début 2017. Il y investira cette année 60 de ses 470 millions d’euros d’investissements industriels.

Mais il peut enfin souffler en Malaisie, où son usine de thiochimie, destinée in fine au marché de l’alimentation animale asiatique, devrait tourner à plein dès la fin de cette année. Il y avait injecté 200 millions d’euros.

Ancienne spin-off de Total, Arkema fêtera en mai les dix ans de son indépendance et de son introduction en Bourse. "Nous affichons un profil de grande qualité alors qu’il était au départ fragile, estime Thierry Le Hénaff, son PDG. Et des résultats de haut niveau", avec notamment un Ebitda atteignant désormais 36%, contre 23% il y a une décennie. Son implantation géographique s’est également transformée : Arkema ne réalise plus que 10% de ses ventes en France et ambitionne pour 2020 de les répartir équitablement entre l’Europe, les Etats-Unis, et l’Asie principalement, ce qu’il n’est pas loin d’atteindre.

Redresser l’activité des gaz fluorés

Mais le groupe doit encore revoir son périmètre. "Nous sommes répartis entre neuf lignes de produits, un équilibre important dans un monde cyclique", insiste le patron. Or il doit redresser l’activité des gaz fluorés, qui avait dégringolé en 2014 dans un marché chahuté. Lui faisant perdre 100 millions d’euros d’Ebitda, qu’il ambitionne de retrouver sur quatre ans. Une usine en Espagne a notamment été fermée l’an dernier.

Autre difficulté, le marché de l’acide acrylique. Les concurrents locaux s’y étant renforcés, Arkema a décidé en janvier de ne pas exercer son option pour augmenter ses capacités dans ce domaine en Chine, où il dispose déjà d’une ligne de production de 160 000 tonnes via une co-entreprise. "Le point bas a été touché, on voit une stabilisation du marché", assure néanmoins Thierry Le Hénaff. Qui continue de croire au potentiel de la Chine, mais aussi à celui des dérivés de l’acide acrylique, grâce aux solutions dont il dispose en aval.

Un marché de la chimie en forte concentration

En 2016 devraient enfin se concrétiser de nouvelles cessions pour le chimiste français. Il prévoit d’en réaliser pour 500 millions d’euros sur deux ans. Son ambition finale est d'atteindre les 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020, en misant à parts égales sur la croissance interne et externe. De quoi lui donner une taille critique indispensable dans une industrie chimique en pleine transformation, avec la fusion des géants américains Dow Chemical et Dupont (bien qu’ils se scinderont en trois entités ensuite) et le récent rachat du suisse Syngenta par un groupe chinois.

Gaëlle Fleitour

Arkema confiant sur le dossier Kem One Après plusieurs années de contentieux, Arkema pense sortir la tête haute du dossier Kem One, cette activité de PVC qu’il avait partiellement cédée au financier Gary Klesch. Or ce dernier n’a jamais investi dans le projet, poursuivant même Arkema dans le cadre d’un arbitrage. Finalement, c’est lui qui va devoir 75 millions d’euros au chimiste français, ainsi que le remboursement de ses frais d’avocat. Mais l’américain a fait appel de la décision, le résultat final risque de prendre un à deux ans.

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