L'Usine Nouvelle - Vous avez pris vos fonctions en début d'année, quel est aujourd'hui votre projet pour l’avenir de la marque Opel ?
Karl-Thomas Neumann - Nous sommes conscients que nos véhicules ont un déficit d’image dans certains pays, notamment en Allemagne. Il était donc essentiel de lancer de nouveaux véhicules. Ce sont pas moins de 23 nouveaux modèles qui verront le jour d’ici à 2016. L’une des clefs selon nous pour reconquérir le cœur des automobilistes européens, c’est que le design de ces modèles design attire les regards.
Ensuite, nous avons choisi de ressusciter certains noms comme la Monza (le concept-car présenté à Francfort, ndlr) afin de faire appel à la mémoire collective. Enfin, nous voulons affirmer l’image sportive de la marque, notamment par le biais de la Adam Cup lancée cette année.
Comment ces nombreux nouveaux projets seront-ils financés ?
Il y a d’abord notre plate-forme d’achats commune avec PSA, qui est aujourd’hui parfaitement opérationnelle. Elle est devenue la deuxième plus importante d’Europe, et permet de nombreuses synergies. Ensuite, il y a notre maison-mère General Motors, qui soutient pleinement le projet d’Opel de reconquérir l’Europe. L’activité de GM est redevenue très fructueuse aux Etats-Unis et en Chine, et le groupe a consenti à investir pas moins de 4 milliards de dollars d’ici à 2016. Cet argent sera employé à asseoir la position d’Opel en Europe, donc, mais aussi en Turquie, en Afrique du Nord, en Russie ainsi qu’en Israël.
Le coût du travail n’est-il pas un frein à la mise en œuvre de ces ambitions européennes ?
Notre stratégie, pour nous affranchir du problème du coût du travail, repose sur trois piliers. D’abord, réduire notre masse salariale en Europe. Cette étape est aujourd’hui terminée, puisqu’à part dans l’usine de Bochum, nous avons conclu des accords avec l’ensemble de nos salariés en Europe.
Dans un deuxième temps, il s’agit de remplir les usines existantes, ce que nous avons entrepris par exemple en rapatriant l’assemblage du Moka dans notre usine espagnole de Saragosse. Enfin, il s’agit bien sûr de vendre davantage de voitures. Pour cela, nous allons revoir à la baisse certains de nos tarifs. En Allemagne, nous venons d’annoncer une baisse de 2 000 euros sur l’Insignia et de 8 000 euros sur l’Ampera.
Propos recueillis par Frédéric Parisot