Glyphosate : des ONG accusent, Hulot rassure
La France votera contre le renouvellement de l'autorisation du glyphosate, cet herbicide tant décrié dont la réautorisation sur le marché européen est en discussion. C'est ce qu'a déclaré Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique à l'agence Agra Presse, le 29 août, lors d'un déplacement en Bretagne. Très attendue par les associations environnementales et écologistes, cette brève déclaration intervient quelques jours seulement après que des ONG aient accusé les agences européennes des produits chimiques (Echa) et des aliments (Efsa) d'avoir effectué une « évaluation biaisée » du glyphosate. « Nos amis de l'association autrichienne Global 2000 ont réalisé un rapport édifiant montrant que les autorités n'ont pu parvenir à la conclusion que le glyphosate n'était pas cancérogène qu'en violant le règlement CE 1 272/2008, leur propre recommandation de 2015 (de l'ECHA), celle de l'OCDE de 2012, et en taisant et déformant certains faits », indique ainsi Générations futures, qui a publié une traduction du rapport de l'ONG Global 2000. Très technique, ce rapport dénonce une « non-conformité et [une] distorsion dans l'analyse statistique », des allégations relatives aux doses prises en compte et à la relation dose-effet, l'« utilisation inexacte ou distordue de ''données historiques de contrôle"» (données provenant des animaux témoins), ainsi qu'une « sélection arbitraire d'études » dans cette évaluation. Selon l'ONG, sur les douze études traitant de la cancérogénicité du glyphosate, sept montreraient un risque accru pour les rongeurs exposés, mais celles-ci auraient été volontairement écartées par les agences européennes. Car « d'après le règlement 1 272/2008, une substance doit être considérée comme cancérogène si deux études indépendantes sur des animaux mettent en lumière une incidence des tumeurs accrue », rappelle Global 2000 dans son rapport. En conséquence, « Générations Futures exhorte la France à s'opposer à cette autorisation du glyphosate, eu égard au classement comme cancérigène probable du Centre international de recherche sur le cancer et aux biais importants mis en évidence dans les évaluations des agences européennes », a déclaré François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. Un nouveau vote des représentants des États membres devrait intervenir dans les prochains mois.