L’unité comprendra deux fermenteurs de 5000 litres, et une unité de purification, représentatifs d’une usine commerciale. Le procédé de synthèse d’isobutène à partir de sucres d’origine végétale, à l’aide de micro-organismes, a été mis au point en partant d’une voie métabolique artificielle inventée au Genopole d’Evry. Global Bioenergies collaborera avec le centre Fraunhofer CBP, spécialisé dans les procédés chimiques et biotechnologiques.
Le pilote livrera de l’isobutène à des industriels pour le tester dans la production de plastiques, d’élastomères et de carburants.
Solution anti pénurie
En juin 2013, un accord signé avec Arkema et le CNRS, et bénéficiant d’une subvention de 5,2 millions d’euros dans le cadre des Investissements d’Avenir, prévoit la construction d’une unité de 10 tonnes/an sur le site de la bioraffinerie de Bazancourt-Pomacle, près de Reims. L’objectif est d’exploiter l’isobutène pour la production d’acide méthacrylique (utilisé dans les peintures).
La bioproduction d’isobutène est le programme le plus avancé de Global Bioenergies, qui a aussi validé en laboratoire la fabrication de butadiène (sur lequel le français est associé au polonais Synthos), et de propylène. La production d’oléfines via des procédés de biosynthèse est une alternative, dans un contexte où le développement des gaz de schiste et l’arrêt de vapocraqueurs risquent de créer une situation de pénurie sur certains intermédiaires. Michelin et IFP Energies nouvelles ont récemment annoncé qu’ils travaillaient sur un procédé de biosynthèse du butadiène, un intermédiaire pour la fabrication des caoutchoucs utilisés dans les pneumatiques.
Thierry Lucas