Géolocalisation, vidéosurveillance...Quand la police s'appuie sur la high-tech
Montre de géolocalisation pour l’action coordonnée, terminal de contrôle d’identité biométrique portable, vidéosurveillance basée sur la reconnaissance faciale…Les nouvelles armes des flics 2.0, exposées au Salon Milipol, seront technologiques.
Mis à jour
18 novembre 2015
Sélectionné pour vous
Demain les nouvelles technologies seront des alliés indispensables des forces de l’ordre. Au salon Milipol de la sécurité et de de sûreté des Etats (qui se déroule du 17 au 20 novembre à Villepinte), les exposants ont résolument pris le virage des technologies numériques.
"Le salon n’a plus rien avoir avec ce que l’on voyait il y a dix ans, affirme Marc Darmon, directeur général adjoint, systèmes d’information et de communication de Thales. Les technologies informatiques comme la 4G, le Big Data, le Cloud, le machine learning font partie intégrante des solutions. Conçues au départ pour des offres grand public, il faut les adapter aux besoins opérationnels des forces de l’ordre. Certaines innovations que nous présentons sur le salon nous ont demandé une année de développement en réalisant des ateliers avec les utilisateurs potentiels pour mieux cerner leurs besoins. La technologie pour la technologie ne sert à rien mais lorsqu’elle répond efficacement aux besoins du terrain, elle devient un démultiplicateur opérationnel".
Le groupe présentait notamment ses technologies de réseaux 4G dédiées aux usagers professionnels qui pourraient permettre aux forces de police de transmettre des images, des vidéos et même remonter les paramètres vitaux (pouls, localisation…) des policiers en action mais également une montre intelligente permettant de mieux coordonner leurs interventions.
Quelques allées plus loin au stade de Morpho (goupe Safran), on insiste plutôt sur la puissance des technologies numériques comme facteur de réactivité notamment en situation de mobilité.
Les terminaux portables de contrôle d’identité biométriques sont ainsi capables de réaliser des comparaisons d’empreintes digitales en quelques secondes dans une base de données de dizaines de milliers d’individus. "Le temps est l’ennemi numéro un des enquêteurs. L’objectif est de rendre l’information instantanément disponible, surtout en situation de mobilité" explique Samuel Fringant directeur de la division sécurité de Morpho
Parmi les innovations high-tech vues sur le salon, on notera plusieurs produits proposés par les acteurs français.
Une montre spéciale pour les forces de l’ordre
Crédits Pascal Guittet
Elle est discrète et ressemble à une belle montre classique avec un petit écran. Mais la montre "6 -Watch for you" fait beaucoup plus que donner l’heure. Elle permet à un policier de connaitre à tout instant où sont ses coéquipiers, à quelle distance précisément, qui sont représentés par des points mobiles sur une carte.
Elle permet également de recevoir ou d’envoyer un message d’alerte et de SOS en cas de danger. L’affichage alors s’actualise et montre les collègues qui ont répondu qu’ils venaient en secours. Un bouton discret permet de prendre des photos de la situation et de l’envoyer au reste de l’équipe. "Aujourd’hui, c’est un concept. On a travaillé avec les forces de l’ordre pour préciser leurs besoins opérationnels", explique Marc Darmon de Thales.
La vidéosurveillance avec analyse et traitement d’images
Crédits : Pascal Guittet
Thales a aussi présenté une solution de "vidéo investigation" pour les forces de police. Une fois défini le périmètre géographique de surveillance et le créneau horaire de recherche, le système est capable d’afficher l’ensemble des visages des individus qui ont été filmés par le réseau de caméras actives sur le site. Sur une heure de vidéo, on peut extraire 300 à 400 visages en quelques dizaines de minutes. Une fois sélectionné le visage de l’individu suspect, le système est capable d’extraire toutes les vidéos où il est présent et de retracer chronologiquement son parcours sans avoir à "deruscher" l’ensemble des vidéos.
On réduirait par dix le temps de visionnage. La police scientifique et technique utilise déjà une première version de ce système. Dans le même genre, la solution permet également de suivre le parcours d’un véhicule grâce à la reconnaissance de sa plaque d’immatriculation. La prochaine étape consiste à enrichir le système de capteurs supplémentaires pour réagir en temps réel. Selon Thales, ce système peut servir de preuve légale dans un cadre juridique
Le terminal portable d’empreinte digitale
Crédits : Pascal Guittet
Safran a présenté un terminal d’identification et de contrôle de personne à peine plus grand qu’un terminal de paiement comme on en trouve dans les magasins.
Il permet aux forces de polices de prendre l’empreinte digitale ou la photo d’un individu qui n’a pas de titre d’identité sur lui. Grâce à sa base de données des individus suspects déjà en mémoire, la machine est capable de dire si la personne contrôlée fait partie ou non des individus recherchés.
La réponse est quasi-instantanée. Un tel outil peut donc être utilisé dans les endroits sans connexion : train, zones blanches… Les mécanismes sont cryptés et sécurisés. Safran présente également une tablette capable de prendre en photo sur les scènes de crimes les empreintes digitales. Elles sont immédiatement comparées avec les empreintes en base de données. Les logiciels de Morpho peuvent également distinguer deux empreintes digitales superposées en les "décroisant". Selon Morpho, le FBI a résolu 6000 cas non élucidés en six mois grâce à ses nouvelles technologies de reconnaissance d’empreinte digitale.
La reconnaissance faciale
Crédits : Pascal Guittet
Morpho a aussi développé un logiciel capable d’exploiter les vidéos de télésurveillance pour faire de la reconnaissance faciale. Son algorithme sait extraire la photo d’un visage d’un flux vidéo, le recomposer au format 3D et le faire apparaitre de face comme sur une photo d’identité. Ensuite par comparaison avec points caractéristiques et invariables du visage comme l’écartement des yeux, il peut dire si ce visage est déjà présent dans une base de données. Il peut même reconnaître des personnes ayant transformé leur visage grâce à la chirurgie esthétique et distinguer de vrais jumeaux.
UNe balle optronique
Crédits : Pascal Guittet
La PME nîmoise Exavision monté une caméra bien spéciale sur son stand, au format d’une balle de hand ball. En fait, elle intègre quatre cameras haute définition et a été imaginée pour servir aux forces d’intervention spéciales. Sa structure en titane et aluminium mui permet de résister aux chocs. Lancé dans un local où sont retranchés des forcenés ou des preneurs d’otage, elle transmet ses images en haute définition par Wifi sécurisé à un terminal distant et permet ainsi d’avoir une vision à 360 de ce qui se passe dans la salle, de jour comme de nuit.
A Villepinte, Hassan Meddah
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