General Electric supprime 6 500 emplois d’Alstom en Europe, 800 en France
General Electric a présenté aux syndicats le vaste plan de restructuration qui fait suite à l’acquisition des activités dans l’énergie d’Alstom. Avec 800 emplois supprimés sur 6500 en Europe, la France paraît relativement épargnée. Mais l’emploi industriel est bien touché.
Mis à jour
13 janvier 2016
L’addition est moins salée pour la France que pour le reste de l'Europe. Alors que 1000 voire 2000 suppressions d’emplois chez Alstom avaient été évoquées à la fin de l’été, General Electric n’en supprimera "que" 800 environ. 765 selon un porte-parole de GE, 825 de source syndicale. La même source chiffre à 10 000 le nombre de postes que GE prévoit de supprimer dans le monde sur un effectif total de 65 000.
VOS INDICES
source
Le conglomérat américain a présenté aux partenaires sociaux il y a quelques jours le vaste plan de restructuration attendu suite à son acquisition pour un montant de 9,7 milliards d’euros des activités dans l’énergie d’Alstom, finalisée le 2 novembre. L'Europe est durement frappée avec 6 500 suppressions d’emplois prévues - chiffre confirmé par GE -, soit 1 poste sur 5. L’Allemagne est la plus touchée avec environ 1700 postes, suivie par la Suisse (1200) puis la France. Le géant américain a ménagé la terre d’origine d’Alstom, dans la lignée des conditions posées par le gouvernement à la réalisation de l’opération.
Belfort épargné "temporairement"
GE avait pris soin, début décembre, de détailler les 1 000 créations nettes d’emplois promises d’ici à 2018 à François Hollande par Jeff Immelt, son PDG. Comme Mark Hutchinson, le président de GE Europe, l’avait alors indiqué, le site emblématique de Belfort (Territoire-de-Belfort) est épargné par la restructuration dévoilée aujourd’hui.
Laurent Santoire, délégué syndical CGT d’Alstom, n’y voit qu’un "trompe-l’œil". "Comment Belfort n’est-il pas touché alors que le site subit une très forte baisse de charge ?" Et le syndicaliste de dénoncer 84 emplois supprimés à Massy (Essonne) dans les systèmes électrique des centrales thermiques, 221 dans le nucléaire à Levallois, notamment toute l’équipe des groupes diesel d’ultime secours mais aussi une partie des effectifs qui travaillent sur le projet d’Hinkley Point mené par EDF en Angleterre.
Sans compter "la fermeture du site de Boilers [les chaudières pour centrales à charbon, ndlr] à Massy, qui passe sous loi Florange !" Pour Laurent Santoire, Belfort a été épargné pour "des raisons politiques" mais ce n’est que "temporaire".
Plans "dans les cartons d'Alstom"
Sans confirmer le détail de la restructuration en France, le porte-parole de GE reconnaît qu’il "y a aussi des fonctions industrielles touchées à côté des fonctions support. Mais la France est moins impactée que la Suisse ou l’Allemagne car il y a moins de doublons avec les activités de GE", ajoute-t-il. Et de remettre cette restructuration en perspective : "Alstom avait de toutes façons de tels plans dans ses cartons. Son chiffre d’affaires dans le thermique [charbon, gaz et nucléaire, ndlr] avait plongé de 38% entre 2010 et 2015."
Après cette restructuration et sous la houlette de General Electric, les ex-activités d’Alstom dans l’énergie seront-elles en mesure de renouer avec la croissance ? Ce sera la condition pour échapper à de nouvelles restructurations.
Manuel Moragues
1Commentaire
Réagir