Gazprom étend encore son empire médiatique en Russie
MOSCOU (Reuters) - Le géant gazier russe Gazprom, contrôlé par l'Etat, a étendu sa présence, déjà considérable, dans le secteur des médias avec l'annonce mardi du rachat de Profmedia à l'homme d'affaires Vladimir Potanine.
Avec cette acquisition, Gazprom va étoffer son portefeuille de chaînes de télévision et de radio, de salles de cinéma, et de production et de distribution de films.
Gazprom contrôle déjà NTV, une des principales chaînes de télévision commerciales russes.
Dans un communiqué commun, Gazprom et Interros, le véhicule d'investissement de Vladimir Potanine, précisent que l'accord devrait être finalisé au début de l'année prochaine, une fois obtenu le feu vert des autorités de régulation.
Gazprom a pris le contrôle de NTV en 2000 après sa cession par son dirigeant de l'époque, Vladimir Goussinski, poussé à l'exil. Le Kremlin reprochait alors à NTV une couverture jugée trop critique de la politique menée par Vladimir Poutine.
NTV a depuis perdu sa réputation d'indépendance, en diffusant notamment une série de documentaires à charge à l'encontre d'opposants à Vladimir Poutine au cours de la campagne électorale 2011-2012.
Gazprom Media possède aussi l'opérateur de télévision par satellite NTV-Plus et des radios, notamment Echo de Moscou, ainsi que des journaux, des magazines et des sites internet.
Le développement de cet empire médiatique préoccupe certains actionnaires de Gazprom, qui lui reprochent de s'éloigner de son coeur de métier, le monopole public des exportations de gaz naturel.
Douglas Busvine, Nicolas Delame pour le service français, édité par Marc Angrand