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Faut-il exploiter le gaz de schiste ?
Gaz de schiste : les technologies pour rendre la fracturation propre existent, selon un rapport...enterré
Un rapport enterré par le gouvernement début 2014, qui a été rendu public ce mardi 7 avril, proposait d’utiliser la technique de stimulation au fluoropropane en alternative à la fracturation hydraulique. Outre cette technique mise au point par eCorpStim, d’autres technologies alternatives existent encore.
Mis à jour
07 avril 2015
Est-il possible d’exploiter les gaz de schiste de manière –relativement - propre, sans utiliser la fracturation hydraulique ? Oui, répondait en 2014 un rapport d’experts commandé par Arnaud Montebourg, grâce à la technique de stimulation au fluoropropane. Mais la bonne nouvelle n’a jamais été rendue publique. C’est le Figaro qui l’annonce ce mardi 07 avril, après s’être procuré le rapport, qui n’a été tiré qu’en sept exemplaires. Commandé par Arnaud Montebourg peu après son installation à Bercy comme ministre du Redressement Productif mi-2012, achevé de rédiger début 2014, ce document a été consciencieusement enterré, explique le journal. Outre la possibilité d’expoiter les gaz de schiste sans la fracturation hydraulique, le rapport « souligne combien la France pourrait en tirer parti, en termes de croissance, d'emplois, de compétitivité industrielle, d'indépendance énergétique ».
10 000 à 20 000 m3 d’eau utilisée par puits pour la fracturation hydraulique
L’exploitation des gaz de schiste n’est en effet pas formellement interdite en France. Seule l’utilisation de la fracturation hydraulique l’est, depuis la loi Jacob de 2011. Comme il s’agit de la technique majoritairement employée pour exploiter les gaz et huiles de schiste, l’exploitation était de fait écartée en France. Les reproches faits à la technologie proviennent de l’utilisation d’une grande quantité d’eau, de 10 000 à 20 000 m3 par puits, mais aussi de sable, environ 2 000 tonnes, et de 80 à 330 tonnes de produis chimiques décriés pour leur dangerosité sur la santé humaine. Il existe pourtant des techniques alternatives, dont l’utilisation du propane, auquel Arnaud Montebourg avait apporté publiquement son soutien lorsqu’il était ministre.
Du propane non inflammable comme solution
La fracturation au gel de propane est ainsi testée depuis 2007 par la compagnie canadienne GasFrac. Le gel se transforme en gaz sous l’effet de la pression et de la température, et créé ainsi des fissures permettant d’accéder à l’huile de schiste. Mais le propane est hautement inflammable. Pour apporter une réponse au problème, la compagnie eCorpStim a mis au point en 2012 une technologie de stimulation au propane pur (PPS) à la place du gel de propane. En 2013, elle a encore amélioré son invention, en la sécurisant, par l’utilisation de propane non-inflammable (NFP), une forme fluorée du propane. Le gaz est injecté sous forme liquide avec du sable ou des billes de céramique pour "stimuler" le puits et libérer le gaz ou l’huile de schiste. De 95 à 100 % du propane injecté remonte ensuite sous forme de gaz grâce à la pression naturelle et peut ensuite être récupéré. La technologie a été testée avec succès au Texas.
Toutefois Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a tenu à rappeller dans un communiqué diffusé dans l'après-midi, que l’heptafluoropropane est une molécule dont le potentiel de réchauffement climatique est 3 000 fois celui du CO2. En cas de fuite, l’effet sur le climat serait catastrophique.
Les autres solutions alternatives
Outre la fracturation au fluoropropane, d’autres technologies alternatives sont encore à l’étude, comme nous vous l'indiquions dès avril 2014 dans un article d’Industrie & Technologies sur les gaz de schiste.
Pour réduire la pollution, Halliburton utilise ainsi depuis 2011 le fluide de fracturation CleanStim, composé d'éléments gélifiants, tensioactifs, et d'agents de couplage. Autant de composants vantés pour être issus de l'industrie agroalimentaire, donc réputés sans risque puisqu'on pourrait même imaginer d'aller jusqu'à les consommer...
Schlumberger tente, lui, de réduire la quantité d'eau injectée, avec le produit Hiway. Cet agent de soutènement remplace le traditionnel sable, ou les plus récentes billes de céramique envoyées dans les fissures de la roche poreuse pour les maintenir ouvertes et extraire plus facilement l'hydrocarbure.
Le groupe ARS Technologie contourne le problème avec sa technique de fracturation pneumatique. L'idée est de libérer du gaz sous haute pression dans le puits, pour créer des failles dans la roche.
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