Gaz de schiste : le documentaire anti-Gasland des pétroliers français
Dans les jours qui viennent, un groupement professionnel de parapétroliers diffusera en ligne un documentaire sur le gaz de schiste qui doit faire contrepoids au célèbre film anti-gaz de schiste Gasland.
Mis à jour
05 février 2014
Le groupement des entreprises parapétrolières et paragazières (GEP) a produit un film sur le gaz de schiste et la fracturation hydraulique. Il est censé prendre le contre-pied du documentaire oscarisé "Gasland" qui sert de porte-étendard aux anti-gaz de schiste. "Le film 'Gasland' s’est emparé du sujet, qui aurait dû être une affaire de professionnels", explique Jean Ropers, président du GEP.
Pour Pascal Baylocq, président du club de réflexion sur les hydrocarbures de roches mères au GEP et coordonnateur du documentaire, il s’agit de rétablir des vérités. Selon lui, "la diffusion du film 'Gasland', anxiogène, et le contexte électoral de la présidentielle de 2012 ont amené à un vote trop rapide de la loi de juillet 2011 qui interdit la fracturation hydraulique."
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Les "impostures de Gasland"
Le documentaire de 15 minutes est sobrement nommé "Gaz de schiste". Il se veut globalement peu polémique. Il commence par rappeler la situation en France de la fracturation hydraulique interdite depuis deux ans et demi. Il explique ensuite, à l’aide de vidéographies, les technologies d’exploration-exploitation des gaz de schiste et quels sont les risques associés. On y retrouve interviewés Pascal Baylocq du GEP, Bruno Courme, responsable des gaz de schiste en Europe chez Total, ou Bernard Tardieu, président de la commission énergie et changement climatique de l'Académie des technologies.
Dans une deuxième partie plus offensive, le documentaire dénonce le rôle de José Bové dans l’opposition au gaz de schiste en France, mais surtout pointe du doigt les "impostures de 'Gasland'", comme le décrit Jean Ropers. Le film du GEP s’arrête sur le célèbre épisode de l’eau du robinet qui s’enflamme à cause des exploitations de gaz de schiste à proximité en Pennsylvanie. Le documentaire rappelle que cette scène de Gasland a été tournée entre l’Ohio et l’Indiana où il n’y pas de forage de gaz de schiste, comme l’avait démontré une enquête du journaliste irlandais Phelim McAleer du Financial Time.
Deux ans trop tard
Le documentaire s’arrête aussi longuement sur la célèbre interpellation du réalisateur de "Gasland", Josh Fox, par ce même journaliste. Ce dernier y pointe le fait que des rapports très antérieurs à l’exploitation du gaz de schiste aux Etats-Unis font état de fortes quantités de méthane dans les aquifères. Enfin, le film termine en évoquant très rapidement les effets économiques du gaz de schiste sur l’économie américaine, entre autres à travers des extraits d’un discours de Barack Obama.
Ce court documentaire, adressé au grand public, se veut très didactique. Le GEP espère qu’il pourra réellement faire contrepoids au film "Gasland", sorti en 2011… Ce qui semble difficile tant le documentaire américain a marqué les esprits de la population française. Le film du GEP arrive sans doute avec deux ans de retard pour réellement influer sur le débat. Il sera diffusé sur le site Viméo, peut-être à la télévision et utilisé lors de conférences. Le GEP prévoit de sortir un second documentaire de 50 minutes dans les mois qui viennent.
Le groupe professionnel GEP regroupe des industries pétrolières et parapétrolières qui comptent 60 000 salariés et génèrent 35 milliards d’euros de chiffre d’affaires (hors grands groupes comme Total, GDF Suez, Technip…) chaque année.
Ludovic Dupin
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