Après plusieurs mois de négociation, le gouvernement allemand est parvenu à un accord pour définir une loi qui encadrera la pratique de la fracturation hydraulique nécessaire à l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste.Les débats autour de cette technologie ont été aussi vifs qu’en France. Les conditions strictes d’utilisation décrites dans la loi reflètent d’ailleurs ces tensions.
Dans un communiqué commun, les ministères de l’Energie et de l’Environnement expliquent que "la loi prévoit des interdictions dans certaines régions précises pour des questions de protection de l'eau potable, de la santé et de la nature". Elle interdit aussi l’utilisation de cette technologie à moins de 3 000 mètres de profondeur ainsi que dans certaines cibles géologiques comme les couches de charbon ou les marnes.
Un potentiel de 30 ans de consommation
Cette loi va désormais passer devant le parlement et devrait être ratifiée sans difficulté par la coalition gouvernementale. L’Allemagne pourra alors commencer à explorer son potentiel. Selon les études géologiques américaines, le pays pourrait abriter 2 300 milliards de mètres cubes de réserves potentielles (contre 3 800 milliards en France), soit trois décennies de consommation. De quoi mettre nos voisins d’outre-Rhin partiellement à l’abri d’un risque de coupure de gaz venant de la Russie. Le géant gazier compte pour 40 % des importations allemandes, contre seulement 15 % pour la France.
En Pologne, les premiers forages se sont montrés décevants au point que plusieurs sociétés pétrolières se sont retirées du pays. En revanche, en Angleterre, les découvertes sont plus importantes que ne le laissait supposer les études préliminaires. En France, la technique de la fracturation hydraulique reste interdite depuis la loi du 13 juillet 2011. En Europe, seule la Roumanie a adopté la même position.
Ludovic Dupin