Futerro se lance dans l'aventure du PLA en Europe
Au milieu des champs de betteraves, à Escanaffles dans la région wallonne (Belgique), se dresse la toute récente unité de démonstration de bioplastiques de Futerro. La première de ce type en Europe. Le seul concurrent dans le domaine étant NatureWorks, coentreprise de Cargill aux États-Unis. Cette première unité de démonstration est implantée sur le site de la sucrerie d'Escanaffles qui a fermé ses portes en 1990. Deux ans plus tard, la société de biotechnologie Gallactic, un des leaders mondiaux de l'acide lactique et des lactates, rouvrait le site pour y produire de l'acide lactique. Depuis, ce sont 15 années de recherches et de développement qui ont mené à la naissance du projet Futerro, coentreprise 50/50 entre Total Petrochemicals et Gallactic créée en septembre 2007. Le 16 avril dernier, 30 mois après la création de la coentreprise, les deux partenaires accueillaient leurs invités pour l'inauguration de l'unité... sur des tapis rouges en PLA (acide polylactique). Total et Gallactic ont développé une technologie pour la production de bioplastiques d'origine végétale renouvelable, de type PLA. Une technologie qui comprend deux étapes principales. D'une part, la préparation et la purification du monomère, le lactide, à partir de l'acide lactique, obtenu par un procédé de fermentation du sucre issu notamment de la betterave. D'autre part, la polymérisation du monomère afin d'obtenir les granulés de plastique d'origine végétale et biodégradables, le PLA. Début avril, l'unité a produit ses premières tonnes de polymères. L'unité de démonstration a représenté un investissement de 15 millions d'euros. D'une capacité de 1 500 tonnes par an, elle devrait tourner à plein régime d'ici à Noël, après optimisation du procédé et définition des marchés "de niche". Futerro envisage la possibilité de combiner le PLA avec d'autres polymères pour apporter de nouvelles propriétés, et de breveter de nouvelles applications dans le domaine de l'agroalimentaire, de l'automobile ou du bâtiment par exemple. Une fois les marchés définis, les partenaires envisageront de développer des unités de taille industrielle.
Une reconversion réussie
Le projet regroupe les compétences et expertises de plusieurs acteurs sur un rayon de 50 km. D'une part, celles de Finasucre pour la production de sucre. D'autre part, celles de Galactic sur la production de l'acide lactique. « La conversion en PLA pourrait devenir à moyen terme le principal débouché de l'acide lactique, indique Frédéric Van Gansberghe, administrateur délégué de Gallactic, alors que l'utilisation comme conservateur pour l'alimentation représente aujourd'hui 90 % du marché ». Par ailleurs, Total Petrochemicals apporte son expertise pour les applications et la connaissance des marchés du plastique. Au moment même du démarrage de la raffinerie de Ras Laffan au Qatar (Moyen-Orient), François Cornélis, directeur général de la Chimie de Total se réjouit de ce projet Futerro qui « permet de diversifier encore plus les matières premières utilisées dans la production de nos plastiques ».
VOS INDICES
source
Jean-Claude Marcourt, ministre belge de l'Économie, s'est félicité du chemin parcouru en un peu plus de quinze ans et de la mise en place de « ce nouveau site qui emploie aujourd'hui plus de personnes que lors du fonctionnement de la sucrerie ». Grâce à Futerro, « nous sommes en train de réécrire une nouvelle histoire avec un nouveau polymère », se réjouissent les partenaires.
« Une fois les marchés définis, les partenaires envisageront de développer des unités de taille industrielle »