Devant près de 500 chefs d'entreprises réunis à l'Elysée, le président de la République a lancé, ce jeudi 12 septembre, les 34 priorités de la nouvelle politique industrielle française. Si l'Etat donne l'impulsion, c'est aux entreprises de se prendre en charge.
Un robot parlant pour accueillir François Hollande. Avant de dévoiler les 34 plans industriels préparés par Arnaud Montebourg, le président de la République a commencé la matinée par un petit tour de l'exposition de la "nouvelle France industrielle" en compagnie d'Arnaud Montebourg. Dans les petits salons de l'Elysée, une demi-douzaine d'entreprises a été invitée à présenter leurs produits innovants, dont le petit robot Nao mais aussi le rideau de lumière tissé par Brochier Soieries, une imprimante 3D ou la maquette d'un futur Airbus électrique. "C'est la première fois qu'un robot rentre à l'Elysée", s'amuse François Hollande en reposant le petit robot, avant d'assister à une simulation de piratage informatique d'un téléphone portable.
La mise en scène est bien rodée. Difficile pour l'Elysée d'affirmer plus clairement sa vision de la politique industrielle. L'Etat doit donner l'impulsion, mais c'est bien les industriels qui sont en première ligne. "Si l'Etat a pris l'initiative, chacun de ces plans est avant tout le plan des industriels et de leurs salariés", assure François Hollande dans son discours de clôture devant 500 chefs d’entreprises réunis à l’Elysée, estimant que "notre politique industrielle n'est ni libérale, ni dirigiste" mais "pragmatique".
Du volontarisme mais pas de retour à la planification des années 70. "Les conditions ont changé. Nous sommes dans un nouvel âge de la mondialisation", assure François Hollande. "Pour que les plans industriels ne restent pas des incantations, la mise en oeuvre a été confiée à des chefs d'entreprises", argumente Arnaud Montebourg. Les acteurs des filières ont aussi participé à leur élaboration.
Des industriels sur scène à l’Elysée comme dans une conférence TED
Sur scène, six industriels se succèdent pour défendre le plan industriel de leur filière et esquisser leurs produits les plus futuristes, sur le modèle des "conférences Ted" adaptées par Arnaud Montebourg depuis le début de l'année. "Il y a une chance historique de rupture, la condition principale est de travailler ensemble", jure Elisabeth Ducottet, la patronne du fabricant de textiles techniques Thuasne, en prenant en exemple le traitement des nourissons atteints de jaunisse grâce au textile lumineux de leur berceau mis au point par la PME Brochier technologies.
Pour pouvoir construire des tours de 30 étages en bois, Franck Mathis, le PDG du spécialiste de bois lamelé Mathis, appelle lui à une évolution de la réglementation. "Nous avons déjà la technologie, les freins maintenant sont réglementaires", jure le patron, avant de montrer fièrement le bâtiment géant que son groupe a construit au Québec. Puis c'est au tour d'Airbus de montrer la simulation de son futur avion régional électrique, qui ne sera pas prêt avant 2030.
Un bilan d’étape dans 6 mois
Que changent ces 34 plans ? François Hollande a promis de mobiliser tous les acteurs publics (Banque publique, commissariat général à l'investissement, laboratoires de recherche, pôles de compétitivité) et "dégager des financements autant que possible et assurer la stabilité de l'envirronement".
Au total, les plans pourraient profiter de 3,5 milliards d'euros issus des investissements d'avenir, même si aucune enveloppe spécifique ne leur est réservée. Le Premier ministre devrait réaliser tous les six mois un bilan d'étape des 34 plans. Le gouvernement le reconnaît, tous ne seront pas forcément une réussite. "Nous ne sommes pas certains de réussir 34 tirs au but. Mais si on peut en marquer 20 ou 25, la France sera déjà relevée", estime Arnaud Montebourg.
"Si ces initiatives sont coordonnées avec les groupes de travail déjà existants, le résultat peut être extraordinaire. Mais il ne faut pas que tout ce dispositif soit redondant", s'inquiète juste un industriel qui approuve pourtant les plans. François Bancilhon, le patron de Data publica est plus enthousiaste. "Cela fait du bien de ne pas parler que de plans sociaux dans l'industrie. Mobiliser tous les acteurs autour de la filière est une bonne chose", estime-t-il. Lui a déjà commencé à se rapprocher du chef de file industriel du plan "big data".
Solène Davesne
Diplômée de Sciences Po Paris et du centre de formation des journalistes, Solène Davesne suit la conjoncture, la politique économique et les matières premières. Elle garde un œil aussi sur les affaires européennes
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