Fleury Michon et Marie favorables à l’étiquetage de l’origine des viandes
Des industriels de l’agroalimentaire comme Marie et Fleury Michon engagent des démarches visant à mentionner systématiquement l’origine des viandes utilisées dans leurs plats cuisinés, sans attendre l’application d’un décret notifié par le ministre, Stéphane La Foll, à Bruxelles. Les industriels de la charcuterie réaffirment en revanche leur opposition à toute obligation d’étiquetage.
Des agriculteurs lors d'une opération Viande de nulle part en grande surface - Crédits : Viande de nulle part
Trois ans après le scandale de la viande de cheval dans des lasagnes au boeuf, l’obligation de mentionner l’origine des viandes dans les plats cuisinés semble avancer enfin. Il y a quelques jours, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a notifié à Bruxelles un projet de décret pour obliger les industriels français à inscrire l’origine des viandes utilisées dans leurs produits transformés.
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En attendant sa possible mise en application, plusieurs grandes marques ont choisi de devancer le dispositif, sous la pression notamment des consommateurs et des éleveurs, qui ont lancé une pétition au salon de l’Agriculture. Le groupe vendéen Fleury Michon, numéro un français des plats cuisinés au rayon frais, a indiqué récemment qu’il allait inscrire l’origine des viandes utilisées sur tous ses produits.
"Ce n’est pas facile à mettre en œuvre parce qu'il y a des contraintes techniques, notamment dans les produits où figurent plusieurs ingrédients, mais nous y travaillons depuis plusieurs mois", a expliqué le directeur général du groupe, Régis Lebrun, sur France Info il y a quelques jours. Selon lui, la mesure sera visible "dans les prochaines semaines" sur les produits de la marque. Aujourd’hui, seuls 33% des produits Fleury Michon affichent l'origine de la viande sur l'emballage.
Le jambon commercialisé sous la marque Fleury Michon est à 70 % d’origine française selon le groupe. "Il y a un certain nombre de produits que malheureusement nous ne pouvons pas acheter en France faute de disponibilités suffisantes. C'est un paradoxe au moment où la filière est en crise", a déploré le directeur général. C’est notamment le cas du jambon bio, que le groupe achète au Danemark et celui de la filière Bleu Blanc Cœur (enrichi en graines de lin), fait venir en partie d’Espagne.
Le groupe Marie en avance sur ses concurrents
De son côté, le groupe concurrent Marie, propriété du géant de la volaille français LDC, affirme afficher l’origine des viandes dans ses produits depuis 2013. "99 % de la viande que nous utilisons provient d’animaux élevés et abattus en France. Le 1 % restant concerne l’agneau et le veau que nous achetons en Irlande et en Allemagne, faute de disponibilités suffisantes en France", a expliqué le 2 mars Christine Ball, la directrice marketing du groupe Marie.
"Acheter exclusivement en France est un surcoût important, mais cela correspond aux valeurs de notre marque. Nous avons choisi de ne pas répercuter ce coût aux consommateurs, en prenant sur nos marges", a-t-elle souligné.
Depuis l’étiquetage systématique de l’origine des viandes sur ses produits, Marie estime avoir vu ses ventes progresser de 8 % sur les catégories produits concernées, répondant ainsi à une attente des consommateurs.
Le groupe veut aujourd’hui aller plus loin. Il entend poursuivre sa stratégie sur les fruits et légumes utilisés. Il vient de signer un partenariat exclusif avec le groupe Gielly, basé à Grillon (Vaucluse), pour lui fournir des légumes, avec un cahier des charges spécifique en Agriculture raisonnée. "Nous allons mettre en avant nos approvisionnements en agriculture raisonnée sur nos emballages d’ici à la fin de l’année", a poursuivi Christine Ball.
Mais cet élan de certains industriels de mentionner l’origine des viandes utilisées est loin d’être partagé par l’ensemble de la profession. La Fédération des industriels charcutiers traiteurs (Fict), qui a récemment quitté l’interprofession porcine Inaporc, reste fortement opposée à toute obligation. Pour son président, Robert Volut, le décret risque de nuire encore plus à la compétitivité des industriels, par le surcoût que cela pourrait représenter. La mise en application de la mention de l’origine des viandes dans les produits transformés risque de prendre encore un peu de temps.
Adrien Cahuzac
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