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Fleur Pellerin demande à la filière Open Source de se restructurer
En donnant le coup d’envoi des états généraux de l’Open source, la ministre de l’Economie numérique a insisté sur l’importance de ce secteur pour l’avenir du numérique en France. Elle a invité la filière à se restructurer pour favoriser l’émergence de grands champions.
Mis à jour
22 janvier 2013
"Le logiciel Open Source constitue un vecteur important d’innovation. Mais pour que la France continue à jouer un rôle moteur dans ce domaine, la filière doit se restructurer". C’est dans ces termes que Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique, a ouvert les premiers états généraux de l’Open Source, lundi 21 janvier 2012,au Ministère de l’Economie et des Finances, à Paris.
Cette manifestation, organisée par la comité Open Source du Syntec Numérique et orchestré par ses deux co-présidents, Alexandre Zapolsky (Linagora) et Michel Isnard (Redhat), avait pour objectif de rassembler en un seul lieu l'ensemble de l'écosystème français du logiciel libre. En ouverture, Guy Mamou-Mani, président du Syntec numérique, a rappelé qu'il était impossible aujourd’hui de ne pas intégrer l’Open Source et le logiciel libre dans le numérique.
Selon le cabinet Pierre Audoin Consultants, le logiciel Open Source représente en France un marché de 2,5 milliards d’euros en 2011, soit 6% du marché total des logiciels. Et il connait une croissance de 30% par an. Le secteur emploie 30 000 personnes, dont 90% chez des industriels développant des logiciels Open Source pour leurs produits comme Alcatel-Lucent, Alstom, Sagem ou Schneider Electric. La France compte 300 entreprises spécialisées dans l’intégration et l’édition de logiciels libres. Parmi les premiers acteurs figurent Smile, Alterway, Openwide, Linagora et AF83.
La filière française est dynamique, mais souffre de sa grande fragmentation. Selon Patrice Bertrand, directeur général de Smile, le premier intégrateur de logiciels Open Source en France, et Président du Conseil National du Logiciel Libre (CNLL), l’effectif moyen des entreprises dans ce secteur est seulement de 10 salariés et l’effectif médian s’établit à 5 salariés. "La multiplication d’acteurs spécialisés de petite taille fragilise la filière, estime Fleur Pellerin. Il y a un besoin urgent de mutualisation pour faire émerger des entreprises de grande taille". A l’instar de la société américaine RedHat, la première à avoir dépassé le cap de 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires (elle en a réalisé 1,130 milliard en 2012). Selon la ministre, ce secteur, une fois bien organisé, pourrait générer 10 000 emplois supplémentaires à terme.
Pour Patrice Bertrand, l’industrie française de l’Open Source n’a pas attendu aujourd’hui pour entamer sa restructuration. La création du CNLL en février 2010 par regroupement des différentes associations, clusters et groupes de travail au sein des pôles de compétitivité sur le secteur constitue une première étape dans ce sens.
De leur côté, les acteurs de cette filière réclament du gouvernement une "véritable politique en faveur de l’Open Source". Tous se félicitent de la circulaire du Premier ministre Jean-Marc Ayrault demandant en octobre 2012 aux administrations de privilégier l’acquisition de logiciels Open Source chaque fois ceci est possible. Mais ils regrettent qu’il ne s’agisse ici que d’une simple recommandation, et non d’une obligation comme c’est cas par exemple en Italie depuis décembre 2012. "Nous n’avons pas perçu encore les effets de cette circulaire sur les commandes publiques, regrette Jeanne Tadeusz, d’April, Association pour la promotion de la recherche sur l’industrie du logiciel libre. Nous attendons des actes concrets et demandons au gouvernement d’aller plus loin en favorisant aussi l’interopérabilité des données publiques, l’usage de standards ouverts dans les administrations ou encore le renforcement de la formation dans ce domaine."
Les industriels s’inquiètent des conséquences du brevet européen unitaire qui sera délivré par l’Office européen des brevets, connu pour sa position en faveur de la brevetabilité du logiciel. Or les acteurs de l’Open Source tiennent à ce que le logiciel reste non brevetable.
Les réflexions sur l’avenir de l’Open Source vont se poursuivre jusqu’en juillet 2013. Les conclusions et les recommandations devraient être présentées en octobre 2013.
Ridha Loukil
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