Fibres alternatives : ReStalk envisage une unité « agri-pulpe » dans le GrandSoissons
Produire des emballages à partir de résidus de production agricole. C'est l'ambition de la société ReStalk qui vise à construire une usine "agri-pulpe" dans le GrandSoissons (Aisne).
La société spécialisée dans la transformation de coproduits agricoles ReStalk a fait part de son intention de créer une usine « agri-pulpe » dans le GrandSoissons (Aisne). Cette unité, la première du genre, vise à transformer des agrorésidus en fibres alternatives. Ainsi, cette unité transformera notamment de la paille de blé en une cellulose moulée, destinée au marché des produits thermoformés, mais également une pâte cellulosique destinée aux industriels de l’emballage. Quant aux coproduits, ils seront valorisables dans des secteurs tels que la cosmétique ou le biogaz.
Pour réaliser un tel projet, ReStalk devrait investir 38 millions d’euros. La future unité, dotée d’une capacité de production de 6 000 tonnes de pulpe de cellulose par an et de 200 millions d’unités de produits thermoformés, devrait entrer en service en 2025 et permettra la création de 40 emplois directs et 50 emplois indirects. Le Fonds « Produits biosourcés et biotechnologies industrielles » de l’Ademe a été sollicité pour contribuer au financement du projet, en complément de financements bancaires et de levées de fonds. D’autres cofinanceurs devraient être sollicités dans le futur. « Je suis fier de participer à l’avènement de la bioéconomie, qui fait partie de la nouvelle révolution industrielle en cours. Nous prévoyons que notre projet initial générera plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2030, tout en apportant un revenu additionnel stable aux agriculteurs régionaux », a commenté Benjamin Cassou, p-dg de ReStalk.
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Une région avec de nombreux avantages
Si le choix de ReStalk s’est porté sur le GrandSoissons, ce n’est pas le fruit du hasard. En effet, il s’agit d’une zone de production agricole abondante. Selon les chiffres de la Chambre d’agriculture, ce sont 12 500 tonnes de paille de blé mobilisables par an, 7 000 t de paille de colza par an et 670 t de lin par an. À cela se rajoutent des matières premières en cours de développement telles que le miscanthus ou le chanvre. De plus, la région dispose de parcs d’activités économiques avec des disponibilités immobilières et foncières clés en main pour accueillir les sites industriels. La région détient également un savoir-faire et une main-d’œuvre adaptés à ces besoins. La proximité avec des marchés porteurs (région parisienne, Hauts-de-France, Grand Est et le Nord-Ouest de l’Europe) favorise l’émergence de projets qui peuvent bénéficier d’un accompagnement de la part de la communauté d’acteurs locaux.