Federec passe à la loupe la valorisation énergétique
Orchestrée par les entreprises du recyclage et par l’Ademe, l’étude sur les combustibles solides issus du recyclage apportent une classification pour favoriser l’essor de cette voie de valorisation.
La Fédération des entreprises du recyclage (Federec) a présenté le 1er mars les premières conclusions de son étude sur la caractérisation des combustibles solides issus du recyclage (CSR). Au cœur de ce projet, réalisé par le cabinet Atanor et co-financé par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), se trouve la classification des différents types de CSR selon leurs efficacités énergétiques et leurs compositions. Une tâche jugée impérative par les professionnels pour permettre de mieux structurer l’offre et s’implanter sur de nouveaux marchés. « Notre objectif est de proposer des CSR adaptés aux chaudières industrielles de taille intermédiaires », souligne Marc Péna, Président du syndicat Valordec, organisme rattaché à Federec. « Par ailleurs, nous souhaitons avoir une offre claire pour offrir une énergie peu coûteuse et adaptée aux besoin ». Cette ambition est soutenue par un appel à projet de l’Ademe, lancé le 1er mars, visant la mise en place d’unités génératrices d’énergie à base de CSR en 2016.
Des origines diverses. Ces combustibles sont composés d’éléments de natures disparates comme des textiles, des polystyrènes, des papiers et cartons, des pneumatiques, des plastiques durs et souples, ainsi que du bois et des mousses, mais également d’origines tout aussi hétérogènes, avec des déchets issus de l’industrie (déchets industriels banals, ou DIB), des déchets issus de la valorisation des automobiles et des équipements électriques ou encore des ordures ménagères. L’étude menée par Atanor montre toutefois une bonne homogénéité des compositions en fonction des sites de production. Au total, sept critères ont été arrêtés pour établir une nomenclature, dont quatre portant sur des questions réglementaires (pouvoir calorifique, teneur en azote, teneur en halogènes et teneur en soufre), et trois concernant la maîtrise du processus (taux de cendres, granulométrie et masse volumique apparente). En respectant cette logique, des seuils correspondant à des contraintes réglementaires ou des seuils technologiques ont été établis pour chacun de ces critères.
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Les polymères au premier plan. Les plastiques jouent naturellement un rôle essentiel dans la composition des CSR car s’ils sont recherchés pour leur fort pouvoir calorifique, ils génèrent certains éléments indésirables. Ainsi, l’étude met en lumière que les charges minérales de certains polymères apporte un taux de cendres trop important pouvant limiter l’efficacité des chaudières, le polychlorure de vinyle (PVC) cause de forts rejet de chlore, la combustion des mousses de polyuréthane (PUR) génère de l’azote, les compositions comportant des élastomères produisent du soufre, et les pigments contenus dans les plastiques laissent des métaux lourds. Un équilibre est donc à trouver dans les compositions pour assurer l’efficacité du CSR. "Les plastiques sont essentiels dans les compositions", souligne Marc Péna, "l’étude que nous avons mené vise à déterminer la composition idéale entre contrainte réglementaire et efficacité énergétique." Selon les producteurs de matière plastiques, représentés par PlasticsEurope, la valorisation énergétique des polymères est nettement sous exploitée en France alors que d’autres pays européens, comme l’Allemagne, ils atteignent de meilleurs taux de valorisation grâce à ce moyen. L’Ademe estime la quantité de CSR produite d’ici 2025 à 2,5 millions de tonnes par an.