FDCA/PEF biosourcés : BASF veut industrialiser le procédé YXY d'Avantium
Les deux sociétés négocient la création d'une coentreprise chargée d'industrialiser le procédé de production de FDCA biosourcé d'Avantium. L'objectif est de construire une unité de 50 000 t/an sur le verbund belge de BASF à Anvers.
BASF, numéro un mondial de la chimie, est en négociation avec Avantium pour la création d'une coentreprise qu'il détiendrait à 51 %. À la clé, l'industrialisation de la technologie YXY du néerlandais pour la production de FDCA biosourcé (acide furanedicarboxylique). Cet intermédiaire pourrait se substituer à l'acide téréphtalique dans la chaîne du polyester pour produire un nouveau polymère, le PEF. Lui-même remplacerait le PET dans l'emballage des boissons avec des propriétés barrière améliorées qui assureraient une plus longue conservation des produits ou permettraient de réduire l'épaisseur des emballages. Et cette technologie a une autre particularité : elle utilise une voie à 100 % chimique et catalytique à partir de sucre C6. Dans ce domaine de la chimie biosourcée, la voie la plus classique passe par la biotechnologie.
Le marché est colossal car les « brand owners », comme Coca Cola ou Danone sont à l'affût d'emballages à 100 % biosourcés. Ils suivent, bien sûr, avec intérêt les développements autour du PET à 100 % biosourcé qui passent par l'utilisation de paraxylène biosourcé. Un sujet travaillé par Anellotech et ses partenaires, dont IFP Energies nouvelles et Johnson Matthey. Mais pour l'heure, ils n'excluent pas de recourir à un autre matériau, le PEF biosourcé compte tenu de ses nouvelles propriétés.
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Tereos devancé
En tout cas, avec cette annonce de joint-venture, BASF vole la priorité à l'agro-industriel Tereos qui était pressenti pour industrialiser le premier le procédé d'Avantium à Lillebonne (Seine-Maritime). Mais la confirmation de la signature d'un accord de partenariat en juin 2015 n'a pas été détaillée, ni suivie de faits.
BASF, lui, promet, dans le cadre de cette coentreprise, la construction d'une unité de 50 000 t/an de FDCA à Anvers, pour un montant d'investissement d'une à plusieurs centaines de millions d'euros, ainsi que la commercialisation de FDCA et de PEF (sans préciser où le polymère serait produit). Le but poursuivi est d'accéder à une position de leader mondial dans le FDCA et PEF, et par la suite de proposer des licences de la technologie pour démultiplier les applications industrielles. Le site d'Anvers a été choisi pour plusieurs raisons : sa proximité avec Amsterdam et Geleen qui abritent respectivement le siège et le pilote d'Avantium, les infrastructures de classe mondiale du verbund de BASF d'Anvers et les installations portuaires pour faciliter l'approvisionnement de l'unité. Il n'est pas exclu que la matière première ne soit pas sourcée localement mais importée de l'étranger. Matière première qui sera issue, dans un premier temps, de maïs, de blé ou d'autres végétaux avant de basculer à plus long terme vers la deuxième génération (2G).
À plusieurs reprises, BASF a montré son intérêt pour ces nouvelles start-up qui réinventent la chimie à partir de biomasse végétale. Amyris, Renmatix ou Plant Advanced Technologies ont pu bénéficier du soutien de BASF sur certains de leurs projets. Genomatica a, pour sa part, vendu à BASF une licence de sa technologie de production de butanediol biosourcé. Aujourd'hui une étape décisive a été franchie à travers ce projet d'industrialisation.