Fairmat lève 34 millions d’euros pour recycler les fibres de carbone en substitut d’aluminium
Fairmat annonce ce 21 novembre avoir réalisé une seconde levée de fonds, de 34 millions d’euros. Des fonds qui doivent permettre à la start-up de ses capacités de recyclage des composites à fibres de carbone, afin de produire un matériau résistant qui se veut jusqu'à deux fois plus léger que l’aluminium.
Fairmat ne perd pas de temps. Créée en 2020, la société avait déjà levé 8,6 millions d’euros en septembre 2021. À peine un an plus tard, elle vient cette fois-ci d’obtenir 34 millions pour déployer son procédé de recyclage des composites fibres de carbone et augmenter ses capacités de production de matériau recyclé à jusqu’à 3000 tonnes par an.
Outre l’enfouissement ou l’incinération, ces composites sont aujourd’hui traités par thermolyse, dont le coût environnemental est très conséquent, ou par solvolyse, un procédé chimique employé notamment par la société gardoise Extracthive. Fairmat se distingue des solutions actuelles par un procédé entièrement mécanique.
Des robots équipés de lames découpent les composites en fines briques de quelques micromètres d’épaisseur. « Sans l’utilisation de produits chimiques, nous ne détruisons pas les résines mélangées aux fibres de carbone et recyclons ainsi l’ensemble du composite, expose Benjamin Saada, fondateur et président de Fairmat. Nous nous appuyons sur notre savoir-faire en sciences des matériaux afin de prédire le comportement des composites durant le processus de découpe. Pilotés par machine learning, les robots suivent des instructions qui varient en fonction de l’état du matériau, et de sa vie passée », ajoute Benjamin Saada.
L’ambition est de pouvoir recycler n’importe quels types de fibres de carbone, peu importe sa provenance (pales d’éoliennes, ailes d’avion, stockage d’hydrogène etc.).
Standardisation du matériau issu du recyclage
Ce produit découpé ne peut pas être valorisé tel quel. Pour ce faire, d’autres robots assemblent les micro-briques dans des moules avec une nouvelle résine. « Le défi principal est d’obtenir un composite final de qualité constante. Nous avons développé un modèle prédictif basé sur la gestion de données afin de guider les robots dans cet assemblage », poursuit Benjamin Saada. Que ce soit pour la découpe ou pour l’assemblage, la société mise sur des outils industriels standards, qu’elle agrémente de différents capteurs pour récolter les données. « Grâce à cette standardisation, l’augmentation des volumes traités se fera plus facilement et rapidement ».
De plus, Fairmat développe plusieurs grades de matériaux suivant les besoins des clients, afin d’obtenir un produit avec les caractéristiques voulues de résistance et de légèreté. Mais attention, l’ambition n’est pas de remplacer le matériau originel. « C’est une autre catégorie de matériau, moins complexe. Notre prix sera du même ordre de grandeur que l’aluminium, mais notre composite sera jusqu’à deux fois plus léger », expose le fondateur.
Les matériaux obtenus pourront notamment servir à la construction de biens électroniques, de pièces automobiles, ou encore d’équipements de sport ou de loisirs. La société, qui vient d’ouvrir sa première usine près de Nantes, peut déjà se targuer d’avoir une trentaine de clients. « Environ 60 % pour la partie recyclage, et 40 % liés aux ventes de notre produit », éclaire le dirigeant. Outre l’augmentation des capacités de production, la levée de fonds annoncée aujourd’hui permettra aussi à la start-up de s’aventurer aux Etats-Unis dès 2023.
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