Fabrice Brégier, le patron d'Airbus, toujours en rogne contre Zodiac
Président directeur général d'Airbus depuis 2012, Fabrice Brégier dresse le bilan de l'année 2016 de l'avionneur européen. Il est revenu dans une interview accordée à La Tribune sur les difficultés rencontrées par son entreprise, notamment sur les objectifs de livraisons qui seront difficiles à tenir cette année.
Après une décennie passée au sein d’Airbus, l’ancien directeur général (2006 à 2012) et actuel PDG de l’avionneur européen, Fabrice Brégier, dresse un bilan sur le premier semestre 2016 dans une interview à La Tribune. Entre une explosion des commandes sur les dernières années, un redressement du programme A380 et la création d’une usine aux Etats-Unis, Fabrice Brégier peut se réjouir mais reste prudent face aux nombreux défis qu’il devra relever pour terminer l’année positivement.
"Il n'y a pas une spécificité aéronautique à livrer en retard"
Parmi ces défis, le PDG d’Airbus note la "montée en cadence de la production de la famille A320 et celle de l’A350". Une augmentation de production qui doit s'associer à celle des livraisons. Avec 14 Airbus A350 livrés en 2015 et seulement neuf pour la première moitié 2016, la barre des 50 appareils livrés avant la fin de l’année "reste un défi".
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Fabrice Brégier réitère ses critiques contre Zodiac, fournisseur de sièges, qui tarde à approvisionner la chaîne d’assemblage. "Il est regrettable de perdre du temps parce que les sièges d'avion sont livrés en retard ou qu'ils n'ont pas la qualité requise ou bien que les toilettes ne sont pas complètes. C'est difficilement acceptable quand on vend des produits de l'ordre de 200 millions de dollars." Avant d’ajouter que "Les partenaires industriels doivent se prendre en charge, surtout quand il ne s'agit pas de PME".
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Cependant, le patron d'Airbus ne compte pas remettre en cause son organisation industrielle, grandement dépendante de ses sous-traitants. "Je ne regrette pas les choix qui ont été faits de conserver en interne un certain nombre d'activités clés et de se reposer sur des partenaires de façon un peu plus large que par le passé." Et ce, même si, cette méthode de travail est susceptible d’engendrer des dépassements de délais. Ce qui ne doit pas devenir une habitude. "L'ensemble de la filière doit prendre conscience à 100 % qu'il s'agit d'une industrie comme une autre : il n'y a pas une spécificité aéronautique à livrer en retard. Ce ne serait pas acceptable dans l'automobile."
Un deuxième semestre plein de livraisons
Outre le développement du numérique voulu par Tom Enders, le président d’Airbus Group, l’avionneur européen va développer "un avion de nouvelle génération, qui remplacera l'A320, pourra voir le jour autour de 2030". Mais rien ne presse puisque 4 500 monocouloirs sont déjà en commandes.
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Par ailleurs, l’Airbus A320 est lui aussi affecté par des problèmes de livraison liés à la sous-traitance. "Seuls six A320 neo ont été livrés depuis le début de l'année. Beaucoup d'avions sont dans l'attente de leur moteur et n'ont pu être remis." Mais la situation devrait revenir à la normale puisque la deuxième source de moteurs sur le programme vient d’être validée. "La certification début juin du moteur Leap de CFM (Safran/GE) va contribuer à rattraper notre retard."
L’objectif de 650 livraisons, tous modèles confondus, en 2016 n’inquiète pas Fabrice Brégier. Quand bien même seulement 234 appareils ont été livrés à la fin mai. "Je le concède, la fin de l'année s'annonce très active en termes de livraisons !"
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