Extraction végétale : Berkem investit dans son outil industriel après le rachat de Labso
Le groupe français injecte plusieurs millions d'euros dans son site historique de Gardonne, tout en agrandissant son outil productif avec la reprise et la transformation de l'ancienne usine de Labso Chimie fine.
Le groupe Berkem, spécialisé dans l'extraction végétale et la formulation de produits de traitement du bois, prévoit d'investir de 3 à 7 millions d'euros sur les 36 prochains mois dans ses deux sites de production aquitains. Installée depuis sa création en 1964 à Gardonne (Dordogne), la société vient de racheter un second site à Blanquefort (Gironde) appartenant au groupe pharmaceutique Boehringer Ingelheim. Connue sous le nom de Labso Chimie fine, cette usine avait fermé ses portes en juillet 2013.
Olivier Fahy, p-dg de Berkem, explique que sa société mène de front deux activités distinctes. D'ailleurs sur un chiffre d'affaires de 31 M€ en 2014, en croissance de 5 %, chaque activité pèse un poids équivalent. Cependant, O. Fahy a souhaité améliorer la lisibilité de ses activités. C'est pourquoi en 2013, il s'est employé à réorganiser sa société pour disposer de deux entités juridiques séparées Berkem Extraction et Sarpap et Cecil (formulation). Aujourd'hui, l'heure est venue d'installer chacune d'entre elle dans son propre site de production.
VOS INDICES
source
82.8 +0.36
Février 2023
Cours des matières premières importées - Pétrole brut Brent (Londres) en dollars
$ USD/baril
123 -4.65
Janvier 2023
PP Copolymère
Base 100 en décembre 2014
172.7 -2.15
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
Pour ce qui est du rachat de Blanquefort, O. Fahy explique que cette option ne s'est pas imposée immédiatement. « Nous avions la possibilité de construire un atelier séparé sur notre site de Gardonne, de racheter un terrain pour construire une usine ex-nihilo ou de racheter une usine chimique. Plusieurs propositions nous ont été faites en France et à l'étranger. Puis l'idée a germé dans nos esprits de nous rapprocher de Boehringer qui venait de fermer une usine à une centaine de kilomètres », explique-t-il.
Le dirigeant souligne que l'opération de rachat du site Labso a été rendue possible grâce à un financement du Crédit Coopératif, dans le cadre d'accords privilégiés avec l'UIC. Berkem a également reçu l'appui du Conseil régional d'Aquitaine afin qu'il puisse conserver ses activités industrielles sur la région et ainsi leur permettre d'intégrer le grand programme aquitain des « usines du futur ». Il a aussi été fortement encouragé par Véronique Ferreira, maire de Blanquefort. C'est elle qui a fini par le convaincre d'installer son activité à proximité de la Technopôle Bordeaux Technowest, basée sur le site de l'Ecoparc de Blanquefort.
Dans le cadre de ce redéploiement industriel, le site de Gardonne sera désormais dédié à 100 % à l'extraction végétale. Sur un effectif total de 140 personnes, une centaine restera rattachée au site. Et compte tenu de la forte demande dans ce domaine, Olivier Fahy espère bien pouvoir créer prochainement de nouveaux emplois. À Blanquefort seront rattachés 40 collaborateurs autour d'une activité de formulation plus stable car elle s'adresse surtout au secteur de la construction.
Hormis un petit ralentissement en 2014, lié à sa réorganisation, le groupe Berkem est habitué à flirter avec des croissances à deux chiffres. « En 2001, nous étions à 8 millions d'euros de chiffre d'affaires, en 2009 à 16 M€ et aujourd'hui à 30 M€ », constate O. Fahy. « Nous espérons arriver à 50 M€ d'ici 4 à 5 ans ». À noter que la société est également fortement exportatrice puisqu'elle réalise la moitié de ses ventes à l'étranger principalement aux Pays-Bas, aux États-Unis, en Allemagne, en Asie du Sud-Est... Elle possède d'ailleurs trois bureaux commerciaux aux États-Unis, en Belgique et à Barcelone, auxquels s'ajoute une coentreprise en Thaïlande.
Outre sa stratégie de croissance, O. Fahy souligne sa volonté de disposer d'usines exemplaires au plan de la gestion environnementale. En matière de retraitement de solvants ou de valorisation de sous-produit, « notre ambition n'est pas qu'économique. Nous sommes une société de chimie responsable. J'ai la conviction que l'on ne peut faire de beaux produits que dans de belles usines » conclut-il.