Éthiopie : Aucune victime civile dans la frappe de mardi dans le Tigré, selon l'armée
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\ 10h35
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ADDIS-ABEBA (Reuters) - La frappe aérienne qui a visé mardi un marché de Togoga, dans la région éthiopienne septentrionale du Tigré, n'a fait aucune victime civile, a déclaré jeudi le porte-parole de l'armée éthiopienne.
Le colonel Getnet Adane a déclaré lors d'un entretien accordé à Reuters à Addis-Abeba qu'il ne disposait pas encore du bilan de cette frappe. Selon lui, seuls des combattants ayant revêtu des habits civils ont péri lors de cette opération.
Il s'agit du premier commentaire militaire officiel confirmant cette frappe, survenue après que des habitants de la région, en conflit depuis plusieurs mois avec le pouvoir central à Addis-Abeba, ont évoqué un regain des combats au nord de la capitale régionale Mekele.
Selon un médecin interrogé par Reuters, cette frappe a fait au moins une quarantaine de morts. Une habitante ayant précisé que son mari et sa fille de deux ans avaient été blessés à cette occasion a expliqué qu'une bombe larguée par un avion avait frappé le marché de Togoga, situé à l'ouest de Mekele, autour de 13h00 mardi.
Le porte-parole de l'armée éthiopienne a écarté ces témoignages en déclarant que les médecins cités par les médias n'étaient pas de "vrais docteurs" et en imputant les informations sur les enfants blessés à la "propagande" du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré).
Il a expliqué que les rebelles du TPLF s'étaient regroupés dans la ville pour commémorer le bombardement meurtrier ayant ciblé le 22 juin 1988 le marché d'une autre ville du Tigré, Hawzen. Cette opération, menée par le régime communiste alors au pouvoir en Ethiopie, avait fait des centaines de morts.
Addis-Abeba a proclamé fin novembre sa victoire contre le TPLF jusqu'alors au pouvoir dans le Tigré, après plusieurs semaines de combats qui ont fait des milliers de morts, deux millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire.
Mais le conflit persiste et des affrontements continuent d'opposer régulièrement l'armée éthiopienne aux rebelles du TPLF.
La frappe aérienne contre le marché de Togoga est intervenue au lendemain d'élections parlementaires nationales et régionales qui ont pu se tenir lundi dans sept des dix régions d'Ethiopie. Le scrutin n'a pas été organisé dans la région du Tigré.
(Reportage Ayenat Mersie, rédigé par Maggie Fick; version française Myriam Rivet, édité par Sophie Louet)