[Dossier] Lactalis dans la tourmente
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Sommaire
Agro
"Lactalis a agi depuis le début comme un groupe responsable", assure son porte-parole
Agro
Le gouvernement demande des sanctions dans l'affaire Lactalis
Agro
Et si l'affaire Lactalis nuisait à l'image de l'agroalimentaire français en Chine
Agro
Bruno Le Maire poursuit l’offensive contre Lactalis et promet plus de contrôle en grandes surfaces
Agro
La grande distribution critiquée pour sa mauvaise gestion de la crise Lactalis
Agro
Lactalis piégé aux salmonelles
Agro
Stéphane Travert écarte toute défaillance de l'Etat à propos des laits infantiles contaminés de Lactalis
Agro
Lactalis aurait détecté des salmonelles dans son usine de Craon dès août
Agro
Une enquête judiciaire ouverte après la contamination à la salmonelle des laits infantiles de Lactalis
Produits alimentaires
Lactalis fragilisé dans les laits pour bébés
Agro
Quel avenir pour Lactalis sur le marché des laits pour bébé ?
Agro
[Vrai ou Faux] Les questions qui restent en suspens sur le retrait de lait infantile de Lactalis
Agro
Lactalis a pris des dispositions "insuffisantes" selon Bercy qui retire de nouveaux laits pour bébé du marché
Agro
Rappel de lait infantile en raison de soupçons de contamination à la salmonelle
Alors que la Chine avait largement ouvert ses portes, et même investi dans des usines françaises de lait infantile, pourra-t-elle garder confiance après l’affaire Lactalis ? L’Usine Nouvelle a interrogé le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.
"Oui, l’Etat français est en mesure d’assurer la sécurité alimentaire", a réaffirmé ce 11 janvier le président de la République. Mais quel sera, à terme, l’impact sur les exportations françaises dans la nutrition infantile ? "C'est effectivement un enjeu important, a reconnu le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, interrogé par L’Usine Nouvelle. J’ai eu l’occasion d’avoir des échanges avec mes homologues chinois. (…) La meilleure réponse, c’est la transparence sur la décision que nous prenons, et la rigueur. On peut peut-être nous reprocher d’avoir frappé trop fort [contre Lactalis, lors des mesures prises par Bercy le 9 décembre], mais je ne regrette pas. "Il en va, à ses yeux, de la sécurité des consommateurs", et c’est "un gage de confiance vis-à-vis de nos partenaires étrangers".
Lors de la crise européenne du fipronil l’été dernier, les autorités françaises n’avaient pas manqué de se féliciter de l’excellence du dispositif de sécurité alimentaire hexagonal, reconnu à travers le monde. En particulier en Chine, où, depuis le scandale des laits contaminés à la mélanine en 2008 – qui avaient engendré plusieurs décès de bébés -, les consommateurs s’étaient massivement tournés vers la France pour s’approvisionner en lait infantile. Quel y sera l’impact de l’affaire Lactalis ?
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Ces dernières années, l’ex-Empire du milieu avait ouvert ses portes aux entreprises françaises, accréditant plusieurs d’entre elles pour commercialiser leurs produits sur son gigantesque marché – le premier au monde ! - du lait infantile en poudre. En décembre, c’est la bretonne Laïta, "huitième entreprise coopérative laitière européenne", qui lançait une nouvelle unité de production de lait infantile à Créhen, dans les Côtes d'Armor, fruit de 80 millions d'euros d'investissements. Elle insistait alors sur la reconnaissance de la qualité des laits infantiles d'origine européenne en Asie, où le marché de la nutrition infantile croit de 10%. Chez Sodiaal, première coopérative laitière française, on annonçait en décembre investir massivement au cours des prochaines années pour "monter en gamme" et tirer "parti de la qualité et de l'image du lait français en Chine pour se concentrer principalement sur les marchés premium".
Les velléités en France de Synutra
D’importateurs, les Chinois se sont transformés en investisseurs dans l’Hexagone. Comme Synutra, le 3ème groupe chinois de produits laitiers infantiles. En septembre 2016, il inaugurait la plus grande usine de poudre de lait infantile d’Europe, à Carhaix (Finistère). Soit 170 millions d’euros d’investissements, pour que les millions de litres de lait fournis par la coopérative bretonne Sodiaal, soient absorbés par les deux tours de séchage de l’usine pour produire 100 000 tonnes de poudre de lait infantile. "Le Made in France est pour nous un gage de qualité et de traçabilité irréprochable. Depuis 2008, nous commercialisons du lait français en Chine", expliquait alors le fondateur de Synutra, Zhang Liang. "Traditionnellement, les groupes laitiers chinois se tournent vers l’Australie et la Nouvelle Zélande, pour assurer leurs approvisionnements. Nous, nous avons choisi la France".
Ne voulant pas mettre tous ses œufs dans le même panier, le groupe chinois a multiplié depuis les accords. En septembre dernier, Les Maîtres laitiers du Cotentin inauguraient ainsi dans la Manche leur usine de Méautis, forts d’un contrat de onze ans signé avec Synutra pour lui fournir 150 000 tonnes annuelles de lait infantile UHT en briquettes. Le Chinois a également conclu un partenariat avec l'usine Candia de La Talaudière (Loire). Et il n’est pas le seul. Son concurrent Biostime avait cofinancé en 2015 une usine dans le Calvados avec la coopérative normande Isigny Sainte-Mère, toujours pour exporter du lait infantile en poudre vers la Chine.
La réputation des produits français en Chine pourra-t-elle résister aux déboires de Lactalis, qui a dû annoncer en décembre le retrait massif de lots produits dans son usine de Craon, à cause d’une contamination à la salmonelle ? Depuis 2011, Lactalis commercialisait en Chine ses produits de nutrition infantile. 46 000 cartons exportés en Chine contenant chacun 6 boîtes de lait en poudre infantile de ses marques Celia, Stolle et Ofmom ont été rappelés mi-décembre, selon la presse chinoise. Qui n’a pas manqué de commenter cette affaire lors du voyage cette semaine d’Emmanuel Macron, en déplacement en Pékin pour défendre notamment les intérêts économiques de la France. Il était accompagné, selon le Figaro, du patron de Sodiaal.
Gaëlle est rédactrice en chef adjointe du site internet de L'Usine Nouvelle, et cheffe du service web, depuis 2018. Elle avait auparavant suivi les industriels de la pharmacie, des dispositifs médicaux, de la cosmétique et de la chimie, puis ceux de l'agroalimentaire et de l'agrochimie comme cheffe de rubrique pour le magazine et le site depuis 2011. Elle exerçait précédemment pour le magazine économique Option Finance, après avoir effectué des piges pour l’Expansion et travaillé aux Echos, au Monde, à La Croix et à Ouest-France. Elle est titulaire d’un master professionnel de journalisme de l’Institut Français de Presse et diplômée de Sciences-Po Rennes (section économie-finances).
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