Envirocat mise sur le « sans mercure » à La Rochelle
Il s'agit de la première unité de production de méthylate de sodium utilisant un procédé sans mercure en Europe (CPH n°577). Et c'est sur le port de La Pallice, à La Rochelle (Charente-Maritime) qu'elle est implantée. Inaugurée officiellement le 27 septembre, elle est opérée par Envirocat Atlantique. Ce dernier est une coentreprise entre le producteur européen de sodium Alkaline (49 %) et Sica Atlantique (51 %), silo portuaire qui s'est développé dans la manutention de produits vrac solides et liquides à La Rochelle. Le méthylate de sodium est essentiellement utilisé comme catalyseur dans la production de biodiesel. Il est aussi employé en tant que réactif en chimie fine pour la fabrication de produits pharmaceutiques, d'additifs alimentaires, de pigments et de produits phytosanitaires. Initié en 2009, ce projet a permis la création de 12 emplois directs et 20 indirects. Les travaux de construction de l'unité ont démarré fin juillet 2012 et se sont achevés en janvier 2013. L'unité a ensuite démarré sa production mi-avril. Aujourd'hui, elle est capable de fabriquer 12 500 t/an de méthylate de sodium au niveau d'un réacteur de 3 m3. Ses capacités pourront par la suite être portées à 25 000 t/an suivant la demande, et après l'installation d'un second réacteur. « Nous commencerons à être rentables quand nous atteindrons les 2/3 de notre pleine capacité », précise Bruno Gastinne, p-dg de la filiale Métaux Spéciaux (MSSA) d'Alkaline.
L'enveloppe totale de ce projet s'élève à 14 millions d'euros. 6 M€ ont été injectés dans l'atelier de fabrication. La construction de deux bacs de 5 000 m3 dédiés au stockage du méthanol, une des matières premières du méthylate de sodium, est aussi au programme. D'un investissement de 4,5 M€, elles seront mises en opération début 2014. Enfin, 3,5 M€ ont été alloués à un pipeline permettant l'acheminement du méthanol depuis le môle d'escale jusqu'au site. Envirocat se fournit en méthanol auprès de l'usine d'Helm à Trinidad-et-Tobago. Le sodium, l'autre matière première du méthylate de sodium, provient, quant à lui, d'une usine détenue par MSSA et située à Plombières Saint-Marcel, en Savoie. Pour le moment, le méthylate de sodium fabriqué à La Rochelle sert uniquement le marché du biodiesel. Il permet d'approvisionner des usines implantées à Bassens (Gironde), Montoir (Loire-Atlantique), Chalandray (Haute-Vienne) mais aussi en Espagne et au Portugal. Envirocat compte notamment parmi ses clients Diester, avec qui il a signé son premier contrat en mai 2011. Ambitieuse, la PME compte prochainement s'ouvrir à d'autres marchés. « Nous voulons nous positionner sur le marché de la chimie fine à partir de l'année prochaine », a confirmé Séverin Mathieu, directeur général d'Envirocat. Cette année, les ventes de la coentreprise devraient s'élever à environ 5 M€. « Elles devraient être doublées en 2014 et être proches de 10 M€ », précise-t-il.
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Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
Mais investir dans le « sans mercure » en Europe est un pari risqué. « Il s'agit de la seule région au monde où le procédé au mercure n'est pas interdit », explique Bruno Gastinne. Avant d'ajouter : « Notre procédé est actuellement 20 % plus cher que le procédé au mercure ». Or, les deux autres unités européennes de méthylate de sodium ont recours au mercure. Basées en Allemagne, elles sont géréées par les géants de la chimie, BASF et Evonik. Dans ce contexte, difficile de rester compétitif pour Envirocat. Afin de pérenniser et développer son activité, la PME a donc profité de l'inauguration pour lancer un appel aux autorités françaises et européennes afin de suspendre au plus vite les procédés utilisant du mercure. Pour le moment, la législation en vigueur prévoit d'interdire ces procédés seulement à l'horizon 2020.