Entreprises et écoles d'ingénieurs, les liaisons dangereuses
Cours, chaires, financement des activités associatives… Entreprises et écoles se rapprochent depuis des années. Où fixer le curseur pour que des acteurs privés ne s’immiscent pas dans les affaires d’établissements publics ?
Les affiches se succèdent au milieu d’un dédale de stands : Thales, Safran, Vinci, Bouygues… CV en main, les élèves attendent d’être reçus par les exposants. Ce 26 novembre 2019, des centaines de futurs ingénieurs et employeurs se sont donné rendez-vous au Parc floral de Vincennes, pour la 40e édition du plus grand forum de recrutement de France, organisé par les Arts et Métiers. Objectif : décrocher un stage, une alternance ou un emploi. Pour les 160 entreprises sur place, l’événement s’inscrit dans leur stratégie de recrutement. "C’est un levier de proximité auprès de nos futurs candidats. En 2019, nous avons accueilli 1 400 alternants, ce qui représente 5 % de notre effectif", affirme Nicolas Pouchain, chargé de la marque employeur et des partenariats académiques de Sanofi France.
Au même titre que les chaires ou les programmes de mécénat, ces forums organisés par les écoles reflètent leurs liens avec les entreprises. Une proximité clé pour le recrutement et l’image des multinationales, que certains étudiants ne voient pas toujours d’un bon œil, à l’image de Romain Olla, étudiant à Centrale Nantes, dont l’école organise le Forum Atlantique. "Ces journées, comme les conférences et les cours, sont monopolisées par les grandes entreprises. Inconsciemment, cela fait croire aux élèves que c’est la seule porte de sortie après l’école." Forts de ce constat, certains de ses camarades de Centrale Nantes ont organisé, le 16 janvier 2020, le forum Horizons, centré sur des PME, des ONG et des associations acteurs de la transition écologique et solidaire. Des forums alternatifs sont également initiés dans plusieurs écoles.
En chaire et en os
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