Entre l’Afrique et l’Asie, les meilleurs projets de e-santé dévoilés
A l’occasion de l’université d’été de la e-santé, la fondation Pierre Fabre dévoile ce lundi, à Castres, une initiative unique au monde : un Observatoire recensant les 50 meilleurs projets numériques pour la santé publique développés dans les pays émergents. L'Usine Nouvelle vous en dévoile les coulisses.
Ce lundi 4 juillet, la ministre de la Santé Marisol Touraine présente sa stratégie nationale pour le développement de la e-santé à l’horizon 2020. Dommage qu’elle ne soit pas à Castres (Tarn) où, à l’occasion de l’université d’été de la e-santé, la fondation du groupe Pierre Fabre dévoile une initiative unique au monde : un observatoire recensant les projets numériques de santé grand public menés dans les pays émergents.
Lutter contre les déserts médicaux, la mortalité infantile, les contrefaçons de médicaments, favoriser la télémédecine… Après plusieurs mois de veille et d’enquêtes sur le terrain à travers l’Afrique, l’Asie du Sud-Est et l’Inde, deux spécialistes du numérique, le Catel et Startupbrics, ont repéré une centaine d’initiatives et sélectionné les cinquante plus matures.
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Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
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"Le meilleur rapport impact–coût" pour Gilles Babinet
Les plus prometteuses ont été invitées par un réseau d’experts (comme Bertin Nahum, le fondateur des robots médicaux Medtech), constitué autour du digital champion de la France, Gilles Babinet. Le projet est né de sa rencontre avec Béatrice Garette, la directrice générale de la fondation Pierre Fabre, destinée à améliorer l’accès aux médicaments et aux soins de qualité dans les pays les moins avancés. "Je l’ai incitée à orienter sa stratégie sur le digital, car c’est le meilleur rapport impact–coût et très adapté aux pays émergents", confie-t-il à L’Usine Nouvelle.
Remplacer les acteurs traditionnels ou le manque d’infrastructures
Alors que l’Afrique ne consacre que de 2% à 5% de son PIB à la santé (+9% par an selon l’IFRI), sa population utilise près d’un milliard des 7 milliards de téléphones mobiles en circulation dans le monde ! Or en offrant de nouveaux outils, les TIC peuvent faciliter la prévention et le soin, en favorisant le dépistage ou en améliorant l’observance. Et de prendre le relais lorsque les acteurs traditionnels se révèlent défaillants ou les infrastructures absentes, raconte Samir Abdelkim, le fondateur de Startupbrics, spécialiste des écosystèmes startups africains, qui est allé à la rencontre des porteurs de projets.
"Ces solutions sont comme des pansements sur des problèmes parfois générés par le manque de moyens octroyé par le gouvernement du pays, faute de placer la question de la santé parmi les secteurs d’avenir dans lesquels il faut intervenir et faire un vrai rattrapage. Au départ, la mission de ces entrepreneurs n’est pas de gagner de l’argent mais de soigner des vies, en particulier dans les zones rurales."
D’où la création de start-up comme Blood-Na, fondée par un jeune diplômé de la Sorbonne confronté, à son retour en Algérie, aux difficultés rencontrées par les patients nécessitant une transfusion sanguine. Son idée ? Développer une plate-forme web pour favoriser l’accès à la transfusion sanguine dans les pays du Maghreb, qui serait financée par des banques de sang payantes.
Faire venir des investisseurs, mais pas que...
Grâce à l’Observatoire, une base de données en accès libre, appelée à s’étoffer valorise ces projets en mettant en avant les bénéfices qu’ils peuvent apporter aux populations. Sans omettre leurs limites et les difficultés rencontrées. Comme NapTeker, une plate-forme panafricaine offrant aux médecins et aux patients des informations fiables sur les médicaments. Elle recense déjà les traitements disponibles dans 48 pays du continent, mais risque d’être confrontée à des barrières linguistiques lorsqu’il s’agira d’intégrer un système de messages vocaux préenregistrés dans chaque langue.
En partageant ces expériences avec des ONG, investisseurs, spécialistes de l’aide au développement et même un représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé, la fondation Pierre Fabre espère générer un écosystème vertueux. Elle a également sélectionné ses neuf propres coups de cœur, qu’elle dote de 9 000 euros et accompagnera sur la durée. "C’est bien qu’ils aient des modèles économiques et fassent venir des investisseurs, que des opérateurs de télécoms s’y intéressent, confie Béatrice Garette. Mais à nous de veiller que derrière le business, une partie aille aussi vers l’accès aux soins, la santé des populations." D’autant que certaines initiatives pourraient aussi être déclinées en France, pour répondre notamment aux difficultés rencontrées dans les déserts médicaux…
Gaëlle Fleitour
Une fondation actionnaire, mais pas dirigeante du groupe Pierre Fabre
C’est un modèle unique en France. Créée par Pierre Fabre, la fondation est l’actionnaire de la holding détenant le groupe pharmaceutique et cosmétique éponyme. Mais ce dernier a sa propre gouvernance. Présente dans 15 pays en Afrique, Asie et dans la Caraïbe, la fondation, reconnue d’utilité publique, finance des programmes d’accès aux soins et aux médicaments, en travaillant avec des partenaires locaux (ministères, hôpitaux, universités, associations).
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