Endodiag dégaine son pistolet

Pour faire progresser le diagnostic de l'endométriose, Endodiag recherche des biomarqueurs spécifiques à cette maladie et a d'ores et déjà développé un « kit de prélèvement » dédié.
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Endodiag dégaine son pistolet
Le pistolet à biopsie d'Endodiag

Basée sur les recherches de deux scientifiques, Endodiag se dédie à une pathologie méconnue et sans réelle prise en charge spécifique : l'endométriose. Loin d'être une maladie orpheline, elle touche d'après de nombreuses études 10 % des femmes en âge de procréer, ce qui, d'après Cécile Réal, présidente et cofondatrice d'Endodiag, représente « 180 millions de femmes dans les pays auxquels nous pourrions proposer nos solutions ». Cette maladie d'origine encore inconnue se caractérise par la migration de cellules de l'endomètre hors de l'utérus. Elles se fixent alors dans la cavité abdominale, ou même dans des organes plus lointains dans les cas extrêmes, sous la forme de lésions de taille variable plus ou moins agressives. Douleurs aiguës au niveau de l'abdomen, gênes, infertilité, les formes sont variables et les symptômes peu spécifiques. A l'heure actuelle, la seule option pour obtenir un diagnostic fiable est une chirurgie exploratrice sous anesthésie générale. Conséquence : c'est une maladie qu'on met en moyenne neuf ans à diagnostiquer, durée pendant laquelle elle continue à se développer.

Jean Bouquet de Jolinière, chirurgien gynéco-obstétricien, et Jean Gogusev, anatomo- pathologiste, ont étudié cette maladie durant une vingtaine d'années. Il y a environ trois ans, arrivés à des résultats intéressants, les deux chercheurs se sont tournés vers l'industrie pour les exploiter. Ils se sont associés à Patrick Henri, spécialiste du marketing et du business development, en gynécologie notamment, et Cécile Réal et sa dizaine d'années d'expérience dans l'entreprise médicale pour développer industriellement ces résultats. En janvier 2011, Endodiag naît avec une ambition : améliorer le diagnostic de l'endométriose en termes de rapidité et de facilité de mise en œuvre.

La jeune société, incubée au Génopole, s'est fixée deux objectifs. A moyen terme, la société souhaite « être capable de proposer un diagnostic sur une simple prise de sang ». Plus précisément, « identifier un biomarqueur spécifique de la maladie pour pouvoir développer un kit de diagnostic qui permettra de faire de la détection préventive mais aussi de surveiller de manière plus proche les patientes qui ont été soignées, détaille Cécile Réal, car le taux de récidive est important : plus de 30 % ».

A plus court terme, la barre est moins haute. « Nous avons travaillé pour essayer d'améliorer ce qui se fait aujourd'hui », indique Cécile Réal. Actuellement, le diagnostic est effectué à partir d'un échantillon de lésion prélevé puis examiné par un anatomo-pathologiste. Mais « il n'y a pas vraiment de méthodologie de prélèvement, déplore la présidente d'Endodiag. On s'aperçoit qu'un certain nombre d'échantillons ne peuvent pas être exploités en raison de leur qualité ». La petite entreprise a donc mis au point un « pistolet à biopsie » afin de faire ces prélèvements chirurgicaux de manière « plus fiable et reproductible ». Ce pistolet est assorti d'une méthodologie décrivant les différents prélèvements à effectuer pour bien cartographier la maladie. A partir des tissus prélevés, Endodiag mène une analyse plus fine que l'anatomopathologie classique car « nous avons identifié certains marqueurs qui nous permettent de prédire l'évolutivité ou l'agressivité de la maladie, dévoile Cécile Réal, ce qui va permettre une meilleure orientation thérapeutique de la patiente », notamment lorsqu'il y a un souhait de grossesse. Ces marqueurs déjà identifiés se situent dans les cellules endométriosiques prélevées, ils ne pourront donc pas être utilisés pour la mise au point du diagnostic par prise de sang. Pour le développement de solutions thérapeutiques, il faudra attendre, mais « le jour où nous aurons identifié et développé notre marqueur sanguin, des pistes pourront s'ouvrir ».

En 2012, la société souhaite terminer le développement du pistolet à biopsie, actuellement en cours d'évaluation sur plusieurs sites pilotes. Mais aussi se lancer dans une troisième activité, « le pharmaco-testing ». Au cours de ses recherches, Endodiag a constitué une tissuthèque de choix pour l'endométriose. Or, « il n'existe pas de modèles animaux représentatifs de cette maladie, explique Cécile Réal, nous voulons donc proposer aux sociétés pharmaceutiques de venir tester leurs produits en cours de développement sur ces tissuthèques ». La demande devrait être au rendez-vous puisque d'après les prospections de l'entreprise, « de grands laboratoires travaillent sur la maladie et il y a plusieurs essais cliniques en cours ». Des contacts ont été pris avec quelques industriels intéressés. Quant aux partenariats industriels, ils ne sont pas dans les priorités de cette année. « 2012 sera l'année de l'augmentation du nombre de centres utilisateurs du premier produit en Europe et aux États-Unis. Les éventuels partenariats industriels seront plutôt pour 2013 », projette Cécile Réal. Pour l'heure, la société vient de finaliser une levée de fonds et prévoit trois recrutements dans les six prochains mois pour prêter main-forte aux six personnes composant l'effectif actuel d'Endodiag.

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