En rachetant CGG, Technip veut aller du réservoir de pétrole jusqu’au raffinage et à la chimie
Absent du secteur de la géophysique, Technip souhaiterait acquérir CGG, spécialiste français de la sismique. Le parapétrolier français pourrait alors proposer des offres globales à ses clients… une tendance générale dans le monde parapétrolier en pleine consolidation.
Le 10 novembre, le PDG Pilenko se jette à l’eau. Après un plan mûri des années dans sa tête et depuis des mois par ses équipes, il porte en mains propres chez CGG une offre de rachat du spécialiste de la sismique. Elle s’élève à 1,5 milliard d’euros. L’information est rendue publique le 20 novembre. Technip explique alors dans un communiqué que ce rapprochement se fait en vue "de créer un acteur mondial de premier rang dans les services parapétroliers (…) Ce projet porte sur l’intégration et le développement au sein de Technip des activités de réservoir et de traitement de données, ainsi que d’équipements sismiques de CGG".
Vers un acteur intégré
Plus laconique, CGG y répond: "CGG confirme avoir été approché de manière non sollicitée par Technip en vue d'un rapprochement potentiel. CGG a considéré que les conditions n'étaient pas réunies pour y donner suite". Une réponse qui implique que de fermes négociations vont s’engager sous le regard attentif de l’Etat français, important actionnaire des deux groupes. Ce dernier est même le premier actionnaire de CGG avec près de 10 % du capital à travers l’IFPEN et le FSI.
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Pour Technip, il s’agit d’acquérir une activité dont il est absent : la géophysique. Le groupe parapétrolier est présent dans la conception, l’ingénierie et la construction d’équipements à terre, en mer et sous l’eau pour la production de pétrole et de gaz. Il est également un ingénieriste et contacteur important pour le raffinage et la chimie. "Aujourd’hui, Technip est présent de la tête de puits à la transformation de la molécule. Nous voulons maintenant intégrer les réservoirs géologiques en plus", résume-t-on en interne chez Technip. En réalité, Technip y a déjà une petite place avec sa filiale Genesis qui participe à l’architecture du développement des réservoirs.
Le patron de Technip, fin connaisseur de la géophysique
En acquérant CGG, Technip mettrait la main sur trois activités. Premièrement : la caractérisation de réservoirs d’hydrocarbures par des techniques sismiques. Cette activité serait complémentaire avec Genesis pour fournir une offre globale. Deuxièmement : Sercel, la filiale de fabrication d’équipements de mesures de CGG. Des hautes technologies qui pourraient venir s’intégrer sur les plates-formes et les pipelines de Technip. Troisièmement : une flotte de bateaux dont Technip se séparerait à terme.
Pour le patron de Technip, c’est loin d’être un saut dans l’inconnu. L’ingénieur géologue a dirigé plusieurs sociétés de géophysique à commencer par l’américain Veritas dont il a été PDG et Schlumberger GeoQuest dont il a été président. Même si la caractérisation des réservoirs n’est pas - encore - un métier de Technip, Thierry Pilenko ne rate jamais une occasion de décrire avec passion les particularités et enjeux de la caractérisation des sous-sols pour la recherche d’hydrocarbures.
L’offre de Technip sur CGG intervient dans un contexte de restructuration du monde parapétrolier. "Le rachat de Baker Hughes par Haliburton la semaine passée prouve qu’une consolidation du secteur est lancée. Ce timing nous donne raison". Des opérations de même nature sont d’ailleurs également en cours chez des acteurs norvégiens, britanniques, espagnols ou danois.
Ludovic Dupin
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